Africa-Press – Benin. L’idée d’introduire un Sénat au Bénin continue de nourrir les débats politiques et académiques.
Le projet, présenté comme un moyen de renforcer la représentation territoriale et d’améliorer la qualité du travail législatif, interroge autant sur son contenu que sur son contexte.
Le politologue Mathias Hounkpè s’est récemment exprimé sur le sujet. Selon lui, toute réforme constitutionnelle en fin de mandat soulève des interrogations sur sa légitimité.
« Les réformes de ce type sont rarement jugées neutres: elles sont souvent interprétées comme des manœuvres de verrouillage ou de repositionnement politique », explique-t-il.
Pour Hounkpè, le processus actuel semble confirmer ces craintes. La précipitation, le caractère quasi non inclusif et l’impression d’un projet mené à huis clos accentuent la suspicion, alors que la perception d’un avantage pour le président sortant nourrit l’inquiétude d’une concentration du pouvoir.
Le politologue attire aussi l’attention sur le risque que le futur Sénat, largement dominé par la coalition au pouvoir, ne remplisse pas sa mission de représentation neutre, mais serve plutôt à consolider la majorité actuelle.
Il conclut en affirmant qu’: «en démocratie, la légitimité d’une réforme dépend autant de son contenu que de son contexte. La prudence et la concertation nationale sont indispensables pour assurer la confiance et la pérennité des réformes. »
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