Arrestation de Comlan Hugues Sossoukpè, Avocat

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Arrestation de Comlan Hugues Sossoukpè, Avocat
Arrestation de Comlan Hugues Sossoukpè, Avocat

Africa-Press – Benin. Par un communiqué publié ce dimanche 13 juillet par le collège d’avocats de Comlan Hugues Sossoukpè, l’on sait désormais un peu plus sur le circonstances de l’arrestation de et de la détention du journaliste et activiste béninois CVomlan Hugues Sossoukpè, exilé depuis plusieurs années au Togo sous le statut de réfugié.

Selon la version des avocats, c’est dans le cadre d’une invitation officielle du ministère ivoirien de la transition numérique, à l’occasion de l’Ivoire Tech Forum, que Comlan Hugues Sossoukpè a quitté son lieu d’exil à Lomé pour se rendre à Abidjan le 8 juillet 2025. Accueilli par une délégation officielle, il a été installé à l’hôtel en sa qualité de directeur de publication du média Olofofo. Quelques jours plus tard, le 11 juillet, plusieurs médias béninois rapportaient son interpellation par les autorités ivoiriennes, suivie d’une remise immédiate aux autorités béninoises. Cette séquence, orchestrée dans la discrétion la plus totale, s’est déroulée sans communication officielle ni de la part des autorités ivoiriennes, ni de la part du gouvernement béninois.

Les avocats de Comlan Hugues Sossoukpè confirment qu’il est désormais détenu à la prison civile de Ouidah. Selon leurs propres investigations, il aurait été présenté au procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) et placé sous mandat de dépôt. Mais, point crucial qu’il dénonce, aucune déclaration publique des institutions judiciaires n’est venue confirmer ces étapes. Ce mutisme institutionnel alimente la spéculation et suscite une vive inquiétude quant au respect des droits fondamentaux du journaliste, notamment son accès à un avocat, sa sécurité et l’intégrité de la procédure.

Les avocats tirent la sonnette d’alarme

Dans leur communiqué, les avocats dénoncent un « silence persistant » des autorités béninoises et ivoiriennes. Ils estiment que la transparence et la communication officielle sont essentielles pour protéger les droits de leur client, bénéficiaire du statut de réfugié depuis 2019 sous la protection du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Le risque d’atteinte aux libertés fondamentales de M. Sossoukpè, soulignent-ils, est d’autant plus grave que son extradition est en contradiction flagrante avec la Convention de Genève, qui protège les réfugiés contre tout retour forcé dans leur pays d’origine.

Pour le collège d’avocats, l’absence d’information officielle contraste avec les exigences d’un État de droit. Ils dénoncent une procédure gardée secrète, qu’ils considèrent comme une violation de la Constitution béninoise, du corpus législatif en matière pénale et des engagements internationaux du Bénin et de la Côte d’Ivoire. Les conseils du journaliste exigent la communication immédiate sur la situation de leur client, le respect de ses droits fondamentaux, ainsi que l’accès à sa famille et à ses défenseurs. Ils appellent également la communauté nationale et internationale à se mobiliser afin de garantir que Comlan Hugues Sossoukpè ne soit pas victime de traitements arbitraires ou contraires aux standards internationaux.

La Côte d’Ivoire en ligne de mire

Le communiqué pointe aussi la responsabilité de l’État ivoirien, qui aurait manqué à son devoir de garantir la protection d’un réfugié internationalement reconnu. Les avocats préviennent qu’aucune arrestation ou extradition opérée en dehors du cadre légal ne saurait être considérée comme régulière, et que de tels abus devront un jour être jugés, tant au niveau national qu’international.

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