Africa-Press – Benin. Le militant panafricaniste Shadrac Watowédé Houngnibo a comparu ce lundi 14 juillet 2025 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Coordonnateur national de l’ONG Urgences panafricaines fondée par Kemi Seba, l’activiste fait face à de nouvelles accusations dans une affaire portée contre lui par la Société immobilière et d’aménagement urbain (SImAU).
Selon l’accusation, il est poursuivi pour incitation et diffusion de fausses nouvelles, ainsi que pour harcèlement par voie électronique. Les faits reprochés concernent une série de vidéos publiées sur les réseaux sociaux, dans lesquelles il dénonçait les procédures d’expropriation foncière menées à Togbin, dans la commune d’Abomey-Calavi.
Dans ses déclarations à la barre, l’activiste a indiqué avoir agi de bonne foi, revendiquant le respect des droits des propriétaires ou présumés propriétaires de terrains. Il soutient avoir exercé sa liberté d’expression dans le cadre prévu par l’article 22 de la Constitution du Bénin. Il a notamment invité, dans ses vidéos, les responsables de la SImAU à inclure les populations concernées dans les discussions sur les critères de dédommagement.
La Cour a questionné certains termes utilisés dans les vidéos, notamment l’expression « apartheid sociale », que l’accusé a justifiée par une dénonciation de l’injustice et de l’exclusion de certaines couches sociales dans les procédures d’expropriation. Il a affirmé avoir agi dans un but d’alerte publique, précisant que « son intention était de faire savoir ce qui se passe ».
Le juge a confronté le prévenu à d’autres extraits dans lesquels il invitait des internautes à créer des comptes fictifs pour relayer massivement ses publications, ce qui, selon l’accusation, relèverait d’une stratégie de harcèlement organisé.
Il s’agit de la deuxième comparution de Shadrac Houngnibo devant la CRIET. En décembre 2023, il avait été condamné à une amende de cinq millions de francs CFA dans une affaire similaire de harcèlement électronique.
À l’issue des échanges, la Cour a ordonné le renvoi du dossier au 13 octobre 2025 pour la suite des débats.
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