Carotte de Glace Ancienne Indique Terre Plus Chaude

Carotte de Glace Ancienne Indique Terre Plus Chaude
Carotte de Glace Ancienne Indique Terre Plus Chaude

Africa-Press – Burkina Faso. C’est l’échantillon de glace et de bulles d’air le plus ancien jamais prélevé, et il devrait permettre d’obtenir un aperçu sans précédent du climat de la Terre il y a 6 millions d’années. Relayée dans une étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), cette prouesse a été accomplie dans la région d’Allan Hills, en Antarctique oriental.

Il s’agit d’un saut dans le temps particulièrement impressionnant, la plus ancienne carotte de glace prélevée jusqu’ici remontant à 1,2 million d’années (on la devait à des chercheurs européens qui avaient opéré fin 2024 à l’intérieur de l’Antarctique oriental).

Au-delà des espérances

Ce nouveau prélèvement est à attribuer à une équipe américaine menée par Sarah Shackleton, de la Woods Hole Oceanographic Institution, et John Higgins, de l’université de Princeton, tous deux affiliés au Center for Oldest Ice Exploration (COLDEX), une collaboration entre 15 institutions de recherche américaines dirigée par l’université d’État de l’Oregon. Il permettra d’en savoir plus sur une période de l’histoire durant laquelle les températures et les niveaux marins étaient bien plus élevés qu’aujourd’hui, comme en témoignent de nombreux indices géologiques.

« Les carottes de glace sont comme des machines à remonter le temps qui permettent aux scientifiques d’observer à quoi ressemblait notre planète dans le passé, a déclaré Sarah Shackleton dans un communiqué. Celles d’Allan Hills nous aident à remonter beaucoup plus loin dans le temps que nous ne l’aurions imaginé. » Les chercheurs ont fait savoir avoir été eux-mêmes surpris par l’âge de ce prélèvement. « Nous savions que la glace était ancienne dans cette région. Au départ, nous espérions obtenir des carottes de 3 millions d’années, peut-être un peu plus, mais cette découverte a largement dépassé nos attentes », s’est étonné Ed Brook, paléoclimatologue à la tête du COLDEX.


Un site avantageux

L’équipe a établi un campement durant plusieurs semaines dans les collines d’Allan – souvent désignées sous l’appellation anglaise Allan Hills -, qui forment un ensemble de collines à l’extrémité orientale de la chaîne des Transantarctic Mountains. Elle y a foré à une profondeur de 100 à 200 mètres, à un endroit où le flux glaciaire et la topographie montagneuse accidentée se sont combinés pour préserver la glace ancienne et la rapprocher de la surface. Plus concrètement, à cet endroit, la glace ancienne est remontée à la surface et a été exposée après un déplacement, la rendant ainsi plus facile à atteindre.

Météorites. Les collines d’Allan sont aussi célèbres pour la récupération d’un très grand nombre de météorites, ces objets extraterrestres s’accumulant sur des zones de glace ou de neige où l’érosion permet leur concentration. Le sigle « ALH » (pour Allan Hills) suivi d’un numéro est devenu un identifiant standard pour ces météorites. Parmi elles, la météorite martienne ALH 84001 a fait beaucoup parler d’elle lors de débats sur des traces potentielles de vie microbienne.

Pour comparaison, n’importe où ailleurs dans l’Antarctique oriental, il aurait fallu forer à plus de 2000 mètres de profondeur pour récupérer des carottes de glace continues aussi anciennes. « Nous sommes encore en train de déterminer les conditions exactes qui permettent à une glace aussi ancienne de survivre si près de la surface, a expliqué Sarah Shackleton. Outre la topographie, il s’agit probablement d’une combinaison de vents violents et de froid intense. Le vent emporte la neige fraîche et le froid ralentit la glace jusqu’à la rendre presque immobile. Cela fait des collines d’Allan l’un des meilleurs endroits au monde pour trouver de la glace ancienne peu profonde, mais aussi l’un des endroits les plus difficiles pour passer une saison sur le terrain. »

Des « instantanés » six fois plus vieux

En datant de nombreux échantillons, a expliqué cette fois John Higgins, « nous avons constitué une bibliothèque de ce que nous appelons des ‘instantanés climatiques’ environ six fois plus anciens que toutes les données de carottes de glace précédemment rapportées, complétant ainsi les données plus détaillées et plus récentes provenant de carottes prélevées à l’intérieur de l’Antarctique ».

Les enregistrements de température issus des mesures des isotopes d’oxygène dans la glace révèlent que cette région a connu un refroidissement progressif et à long terme d’environ 12 degrés Celsius. Il s’agit de la première mesure directe du refroidissement de l’Antarctique au cours des 6 derniers millions d’années.

Les recherches en cours sur ces carottes de glace visent à reconstituer les niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et la chaleur contenue dans les océans, qui ont des implications importantes pour la compréhension des causes du changement climatique naturel.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here