Africa-Press – Burundi. Il y a des événements dans sa vie (en l’occurrence, professionnelle) que l’on n’oublie jamais. Pour Vincent Glavieux, alors jeune journaliste au magazine La Recherche, l’un des plus marquants s’est déroulé le 4 juillet 2012. Ce fut le jour de « l’annonce d’une découverte scientifique exceptionnelle, attendue depuis des décennies, et à laquelle tous et toutes ont consacré leur énergie: la détection du boson de Higgs, la particule qui donne sa masse à toutes les autres particules de l’Univers, raconte-t-il dans son livre Un monde à découvrir, paru le 13 novembre 2025 aux Editions 41. La confirmation de son existence a été obtenue grâce à des équipements scientifiques aux mensurations titanesques, et à des équipes chacune de plusieurs milliers de personnes. »
Applaudissements à tout rompre, grands sourires et yeux émerveillés… L’image est belle, émouvante. Et celle du Boson? Impossible à photographier malheureusement, son observation directe n’étant pas permise: « sa durée de vie est si courte que la seule manière de constater son existence est d’enregistrer le signal des particules en lesquelles il se désintègre, et ce avec une probabilité d’erreur dans l’analyse suffisamment faible (une sur trois millions) », précise Vincent Glavieux dans son ouvrage. Heureusement, l’on peut toujours admirer les modélisations, qui montrent deux collisions, l’une dans le Atlas, l’autre dans le détecteur CMS, où les particules détectées résultent de la désintégration d’un boson de Higgs.
Voyage dans l’infiniment petit et l’infiniment grand
Photographies, modélisations informatiques, images composites… Comme celles du boson de Higgs, toutes les images issues des plus grands laboratoires et observatoires à travers le monde méritent d’être connues du grand public. C’est pourquoi Vincent Glavieux, toujours journaliste à La Recherche et passionné de photographie, a rassemblé dans cet ouvrage 300 images spectaculaires issues de longues années de recherche scientifique. L’on y découvre l’infiniment petit, comme les particules détectées au Cern, mais aussi des structures biologiques (cellules, protéines, bactéries…) et des matériaux vus grâce à de puissants microscopes. Une autre partie est consacrée à l’infiniment lointain, telles les galaxies capturées par le télescope spatial James Webb, véritable révolution en astronomie depuis 2022. Pour rendre ces images accessibles au plus grand nombre, le journaliste les a accompagnées d’un texte clair et précis.
L’une des grandes forces de ce livre est de représenter un bel équilibre entre images incontournables de la recherche scientifique — que vous avez déjà peut-être vu si vous êtes un lecteur assidu de Sciences et Avenir ou La Recherche — et clichés moins connus. Comme celui, sous microscope, de l’organisation spatiale impressionnante des 756 familles de bactéries sur notre langue, ou encore celui de l’amas Westerlund 1, qui brille de mille feux alors même qu’il est caché derrière un immense nuage de gaz et de poussière.
Notre environnement et notre passé racontés via des clichés sublimes
Outre l’infiniment petit et l’infiniment grand, une autre partie de l’ouvrage est consacrée aux images « à hauteur d’humain », et l’on y découvre de sublimes clichés d’animaux, comme cet étonnant regroupement de dizaines voire de centaines de macaques japonais (Macaca fuscata) de l’île de Shodoshima (Japon) qui se blottissent les uns contre les autres pour se protéger des mauvaises conditions météorologiques.
On ne peut qu’être fascinés par certaines images d’environnement et de géologie, comme cet iceberg de l’ouest de la mer de Weddell, en Antarctique qui s’est retourné (probablement en se détachant du glacier auquel il était rattaché), laissant apparaître les couches de sédiments et de minéraux qu’il a accumulées au cours du temps et lui donnant un aspect marbré. Une image inédite puisqu’elle n’est plus accessible sur le site de l’US Antarctic Program depuis quelques mois (conséquence de la politique anti-science menée par Trump et son administration depuis le début de l’année?).
L’ouvrage fait aussi la part belle à la paléontologie, l’archéologie et l’anthropologie, avec notamment l’illustration de découvertes marquantes sur les dinosaures. Comme ce fémur de 2,40 mètres appartenant à ce qu’on pense être le plus grand dinosaure du monde, Patagotitan mayorum (dont la longueur de la tête à la queue est estimée à 36 mètres), ou encore ces 61 traces de pieds nus découvertes dans un désert de gypse blanc du sud-ouest des États-Unis, datées d’il y a 23 000 à 21 000 ans environ et réécrivant l’histoire de l’arrivée des humains sur le continent américain. Ainsi, Un monde à découvrir est à consulter sans modération et à glisser sous le sapin de Noël des amateurs et amatrices de belles images.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burundi, suivez Africa-Press





