Africa-Press – Cameroun. • La Présidence de la république n’a pas encore rendu hommage au Roi
• Certains pensent que le courant ne passait plus vraiment entre le Roi et Paul Biya
• Les hommages se multiplient pour saluer la mémoire du Sultan
Le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya s’est éteint ce lundi 27 septembre en France, à l’Hôpital américain de Paris où il avait été admis à la mi-septembre après avoir contracté la covid-19. Il avait 83 ans. Les réactions fusent de partout pour rendre hommage à l’une des personnalités les plus influentes du pays. La classe politique dans son ensemble est unanime à célébrer le roi des Bamouns. Mais chose curieuse, depuis, c’est silence radio au niveau du palais d’Etoudi. Or, le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya a eu à occuper plusieurs postes de responsablités dans l’appareil d’Etat. De quoi nourrir davantage les rumeurs sur la détérioration des relations entre le locataire du palais de l’Unité et le défunt, depuis un certain temps.
Difficile de trouver la trace d’une réaction officielle de la présidence de la République rendant hommage au Roi des Bamouns. Si certains pensent que cela ne tardera à venir, d’autres estiment que cela est la conséquence des tumultes qu’il y a pu avoir entre le président Paul Biya et son ex-collaborateur.
En effet, connu pour son franc-parler, le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya avait fait sensation lors du dialogue national.
« Le roi est mort, vive le roi. L’histoire retiendra qu’il est le seul à avoir tenu un langage de vérité lors du grand monologue organisé par Paul Biya en demandant un dialogue franc et sincère et en réclamant la réforme consensuel du système électoral », a réagi Joseph Ateba, le porte-parole du MRC, sur sa page Facebook.
En effet, lors du Grand dialogue National en 2019, les participants avaient été marqués par le discours du sultan roi des Bamoun : « Je continue à penser et le répète, que le problème qui se pose au Cameroun est aussi celui de l’alternance et le seul remède qui pourrait guérir le mal est : La révision de la Constitution, la limitation du mandat présidentiel à 2x5ans non renouvelables, l’élection à deux tours, la révision du code électoral, la décentralisation dont il faut accélérer la mise en place, dans les 06 mois qui suivent le dialogue. En somme, si ces propositions sont réalisées, nous aurons facilité la tâche au Président de la République », avait déclaré le sénateur.
Cette absence de réaction contraste aussi avec les dernières sorties du Président de la République qui n’avait pas hésiter avant de rendre hommage à l’ancien chef d’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, décédé le 17 septembre dernier à l’âge de 84 ans. Il avait salué la mémoire d’un « grand panafricaniste ». L’on se demande : Et pour le Sultan ?