Africa-Press – Cameroun. Investir au Cameroun) – Dans une lettre adressée, le 6 avril, à son homologue en charge de l’Administration territoriale, le ministre de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo, révèle que, suite à des dénonciations faisant état d’une multitude de postes contrôles sur le corridor Douala-Ndjamena, ses services ont mené des enquêtes.
Selon le Mindef, il a été répertorié, du côté du Cameroun, 66 postes de contrôle, dont 39 postes de contrôle irrégulier et 27 postes de contrôle mixtes réguliers. « Cette multiplicité des postes qui constitue un véritable calvaire pour les usagers de cet axe routier est souvent prescrite par certaines autorités administratives locales [sous-préfets, préfets, gouverneurs] », affirme Joseph Beti Assomo.
Dans son courrier, le Mindef suggère donc à son collègue de l’Administration territoriale d’instruire les autorités administratives d’alléger significativement le nombre de postes de contrôle intermédiaires sur le corridor, avec institution des postes regroupant toutes les administrations impliquées entre Ngaoundéré-Garoua, Ngaoundéré-Bertoua, Yaoundé-Bertoua et Yaoundé-Douala.
Selon la Banque mondiale, le corridor Douala-Ndjamena, « concentre 35% du PIB de ces deux pays, et dessert 20% de la population du Tchad et 35% de celle du Cameroun ». Mais les transporteurs se plaignent régulièrement des tracasseries policières causées par une multitude postes de contrôles où ils sont obligés de payer des pots-de-vin lors de la distribution des marchandises. En plus la multiplication des contrôles retarde le flux et la fluidité du transport des personnes et des biens du Cameroun vers le Tchad.
La situation est telle que dans son programme économique triennal (2021-2024) avec le Fonds monétaire international (FMI), le Cameroun s’est engagé à limiter les contrôles intermédiaires dans le transport des marchandises en transit et à simplifier les formalités et procédures administratives pour le commerce transfrontalier. En plus, un Observatoire régional des pratiques anormales sur les principaux corridors de l’Afrique centrale (OPA-AC) a même vu le 11 novembre 2021 à Yaoundé. Sa mission : « collecter et analyser les données de transport permettant d’observer, d’analyser et de publier, les pratiques anormales le long des corridors routiers, afin de sensibiliser les principaux acteurs et les décideurs, dans le but d’éliminer progressivement ces pratiques anormales ».
Sylvain Andzongo
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