
Africa-Press – Cameroun. Investir au Cameroun) – Le cadre de concertation des Trésors publics de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale) tient sa 2e session ordinaire les 2 et 3 juin 2022 à Douala, la capitale économique du Cameroun. Instituée le 18 novembre 2021, suite à une instruction du gouverneur de la Beac, l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac, cette instance a pour but de permettre le partage des bonnes pratiques entre les Trésors publics de la Cemac et de dynamiser davantage le marché régional des valeurs du Trésor, lancé en 2011 par la banque centrale.
Selon le programme des travaux qui s’ouvrent le 2 juin 2022 à Douala, en dehors des questions en rapport avec l’évolution du marché des valeurs du Trésor et la gestion des risques liés aux interventions des États sur ce marché, les responsables des Trésors de la Cemac plancheront principalement sur l’importance de la notation souveraine et le dispositif de pondération du risque souverain mis en place par la Cobac, le régulateur du secteur bancaire dans cet espace communautaire.
« Il est important que chaque acteur ait des éléments d’appréciation du degré de risque que représente chaque pays. C’est la raison pour laquelle nous encourageons les États de la Cemac à recourir à la notation souveraine », explique Samuel Tela, le directeur de la trésorerie au ministère des Finances du Cameroun, qui a présidé les travaux de la première session, organisés les 10 et 11 mars 2022 à Douala. Pour mieux expliquer aux responsables des Trésors nationaux l’importance de la notation souveraine dans les interventions des États sur les marchés des capitaux, deux responsables des agences de notation ont été conviés à la rencontre. Il s’agit, apprend-on, de la panafricaine Bloomfield Investment et l’américaine Moody’s.
Réforme en vue du dispositif de pondération
Le 2e temps fort de la rencontre de Douala portera sur les échanges autour du dispositif de pondération du risque souverain mis en place par la Cobac. Concrètement, apprend-on des organisateurs, il sera question, dans un premier temps, de permettre au représentant de la Cobac convié aux travaux d’édifier les responsables des Trésors nationaux sur les ressorts et les enjeux de ce dispositif qui permet de sanctionner les États qui ne respectent pas les critères de surveillance multilatéraux établis par la commission de la Cemac (accumulation des arriérés de dettes, taux d’inflation maximum, seuil de déficit budgétaire, etc.), ainsi que sur les mécanismes pour s’améliorer, ou alors solliciter une pondération nulle en cas d’intervention sur le marché.
Dans un 2e temps, comme recommandé lors de la première session de mars 2022, les participants vont poursuivre la réflexion sur « la possibilité de réviser le dispositif actuel appliqué par la Cobac » sur les titres publics, dans l’optique de le mettre « en cohérence avec la dynamique de développement du marché régional des valeurs du Trésor », apprend-on des organisateurs.
En effet, en l’état actuel du dispositif, explique une source autorisée, « si les titres d’un pays sont pondérés à 60% (ce qui signifie que le risque de défaut de paiement sur ledit titre est de 60%, NDLR) parce qu’il accumule des dettes impayées, la banque qui souscrit à une émission de titres effectuée par ce pays-là doit obligatoirement faire des réserves correspondant à 60% du montant souscrit, afin de garantir le remboursement. Ce qui limite considérablement les marges de manœuvre des établissements de crédit lors des interventions des États sur le marché. C’est la raison pour laquelle pour leurs émissions des titres, les États sollicitent généralement de la Cobac une pondération nulle ».
BRM
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