Africa-Press – Cameroun. A Yaoundé, les stations-services sont presque toujours bondées de monde depuis plusieurs semaines. Les automobilistes, les motocyclistes font la queue et se bagarrent quotidiennement pour espérer mouiller leurs réservoirs, dans des points de distribution relativement approvisionnés. Nombre d’entre eux parcourent des dizaines de kilomètres à la recherche du carburant. D’autres, faute de pouvoir s’approvisionner, sont contraints de garer définitivement leurs véhicules.
Plus le temps passe et la situation se complique. Les automobilistes déchantent déjà, et menacent de débrayer. Dans une correspondance adressée le 17 juillet dernier au ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, et arrivée dans ses services le mardi 19 juillet 2022, les syndicats nationaux des chauffeurs professionnels du Cameroun dénoncent « une pénurie abusive et persistante de carburant ».
Dans le document signé par plusieurs leaders syndicaux, ils accusent subrepticement le membre du gouvernement d’avoir menti sur la disponibilité des produits pétroliers, lors d’une concertation ayant eu lieu le 23 mars 2022 au ministère des Transports. « Voilà deux mois que nos camarades sont asphyxiés par une pénurie inexplicable des carburants à la pompe. A cause de cette pénurie, ils sont dans l’incapacité de travailler pour aussi nourrir leurs familles », déplorent-ils.
Ceci vient en rajouter au contexte déjà assez difficile de l’exercice de leur profession car nombre d’entre eux « subissent le transport clandestin, la concurrence déloyale, la flambée des prix des huiles de vidange et accessoires automobiles, la dégradation des chaussées ». Ils renchérissent : « Face à cette situation, nous ne pouvons plus supporter et demandons l’approvisionnement immédiat en carburant de toutes les stations-services ».
En effet, en réponse à cette crise, le gouvernement a annoncé le lundi 11 juillet dernier que 62 500 mètres cube de produits pétroliers étaient arrivés au Cameroun, et que dans les prochains jours, 123 000 mètres cube de Super et de Gasoil étaient également en cours d’acheminement vers les côtes camerounaises pour approvisionner le marché camerounais. Au demeurant, tout porte à croire que les premières quantités annoncées peinent à juguler la crise.
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