Substances minérales: le Cameroun organise la lutte contre la contrebande dans les aéroports

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Substances minérales: le Cameroun organise la lutte contre la contrebande dans les aéroports
Substances minérales: le Cameroun organise la lutte contre la contrebande dans les aéroports

Africa-Press – Cameroun. Les 21 et 22 juillet 2022 à Douala, la capitale économique du Cameroun, le secrétariat permanent national du processus de Kimberly (Spnpk), la structure nationale en charge de la traçabilité des diamants, a organisé un atelier de renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la lutte contre la contrebande et le trafic des substances minérales dans les aéroports du Cameroun. Policiers et douaniers étaient ainsi réunis afin d’harmoniser les méthodes de lutte contre le trafic et la contrebande des diamants et de l’or dans les plateformes aéroportuaires du Cameroun. Des pratiques qui ont des impacts sur les recettes fiscales et douanières du pays.

Cet atelier se déroule dans un contexte où le Cameroun croule sous le poids de plusieurs dénonciations au sujet des disparités dans la déclaration des quantités d’or et de diamants produites.

En mai 2021, dans un rapport sur « l’exploitation aurifère illégale en Afrique centrale », l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) révélait que « de 2008 à 2017, on constate d’importantes différences entre la déclaration annuelle du Cameroun sur les exportations vers les Émirats arabes unis et celle des Émirats arabes unis sur les importations depuis le Cameroun ». En effet, ce rapport indique que « selon le Cameroun, les exportations annuelles vers les Émirats arabes unis n’ont jamais dépassé 32 kg ». Or, en 2017, souligne Interpol, « pendant que les Émirats arabes unis reconnaissaient avoir importé 10,9 tonnes d’or en provenance du Cameroun, celui-ci ne déclarait que 4 kg d’or exportés vers ce pays du Moyen-Orient ».

Au Spnpk, en octobre 2021, l’on dénonçait déjà « l’introduction au Cameroun de grandes quantités de diamants synthétiques par des individus non encore identifiés ». Des quantités de diamants qu’on soupçonnait alors d’être « les fruits de la contrebande et des trafics illicites des diamants qui contaminent la production nationale avec les diamants de « conflits » provenant de la RCA ».

Selon une récente enquête du Réseau de lutte contre la faim (Relufa) dans quelques sites miniers de la région de l’Est du Cameroun, « 95% de l’or et du diamant produits est entre les mains des trafiquants et autres contrebandiers ». Ces fuites de productions de diamants du Cameroun se justifient, selon le Relufa, entre autres par « la localisation de plupart des chantiers le long de la frontière avec la République centrafricaine (RCA) […] où on note une absence des bureaux d’achat camerounais contrairement à ceux de ce pays voisin ». Du coup, les artisans miniers camerounais vendent leurs productions en RCA. Ce qui favorise non seulement difficultés à prélever la taxe ad valorem par le Cameroun mais aussi le blanchiment des diamants centrafricains.

Pour rappel, lors de la session annuelle du Snppk, tenue à Yaoundé le 20 décme,bre 2018, Daniel Mackaire Eloung Nna avait déjà annoncé « l’intensification de la lutte contre les activités illicites de trafic de diamant dans les aéroports ». « Nous souhaitons travailler avec les administrations partenaires au niveau des contrôles d ces aéroports parce que c’est là où tout se passe, parfois avec des complicités internes », avait-il déclaré à la fin des travaux.

Bernard Bangda, CIN

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