Africa-Press – Cameroun. Nous ne devrions plus nous contenter de célébrer indéfiniment le potentiel en ressources naturelles dont est doté notre pays. Il nous revient de l’exploiter ». Ferme, le président congolais Félix Tshisekedi lance, jeudi 28 juillet, les appels d’offres pour 3 blocs gaziers et 27 blocs pétroliers, dont deux restitués en février dernier par Ventora Development, l’une des sociétés de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler.
Réparties sur les principaux bassins sédimentaires du pays, le bassin côtier, le bassin de la cuvette centrale et les bassins de la branche ouest du Rift est-africain, ces ressources sont évaluées à quelque 22 milliards de barils de pétrole brut et 66 milliards de normo mètre cube (nm³) de gaz.
Viser les premiers rangs
Pour le ministre congolais des Hydrocarbures, Didier Budimbu, il « est inacceptable qu’un secteur aussi lucratif, à même de jouer un rôle prépondérant dans l’économie du pays, ne soit exploité qu’à un faible taux de 4,5 % de son potentiel ».
Désormais, les autorités comptent se défaire de leur dépendance au secteur minier, qui représente environ 95 % des exportations, et hisser la RDC dans la cour des grands producteurs. Alors que les hydrocarbures contribuent aujourd’hui à, seulement, 6 % du budget national, la future exploitation, par contrat de partage de production, de ses différents gisements devrait contribuer à porter à 40 % la part du secteur dans les recettes de l’État, selon les estimations gouvernementales.
Le processus des appels d’offres s’étalera sur une période de 6 mois pour l’attribution des blocs pétroliers, et de 3 mois pour les blocs gaziers du lac Kivu. Pendant ce temps, les autorités, hostiles à l’idée de faire affaire à des intermédiaires, planifient de se rendre aux États-Unis, aux Émirats arabes unis ou encore en Suisse, pour promouvoir la richesse de ces blocs et inciter les investisseurs à les exploiter.
Bataille de poids lourds
Dans un entretien accordé au quotidien économique britannique Financial Times, le 19 juillet, Didier Budimbu a assurait que « TotalEnergies, ExxonMobil et Eni figur[ai]ent parmi les pétroliers à avoir manifesté un intérêt pour l’acquisition des blocs mis aux enchères ». De son côté, la major italienne confie à Jeune Afrique ne pas souhaiter participer à cette opération qui « ne fait pas partie de ses priorités actuelles ».
Active dans quatorze pays africains, Eni, boostée par la hausse de la demande mondiale et la reprise des cours, réalise de solides performances au deuxième trimestre 2022 : son résultat net ajusté a été multiplié par plus de 4, par rapport à la même période en 2021, à 3,89 milliards de dollars. Son concurrent français TotalEnergies a quant à lui réalisé 5,7 milliards de dollars de bénéfices au cours de la même période.
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