Cameroun : CFAO et Carrefour bientôt attaqués en justice en France ?

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Cameroun : CFAO et Carrefour bientôt attaqués en justice en France ?
Cameroun : CFAO et Carrefour bientôt attaqués en justice en France ?

Africa-Press – Cameroun. Le groupe CFAO, avec lequel Carrefour est partenaire en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, fait toujours face à plusieurs actions en justice au Cameroun. Elles sont intentées par des propriétaires terriens du centre-ville de Yaoundé, où le géant français de la grande distribution a ouvert un centre commercial, en juillet. Un collectif de plaignants affirme avoir été illégalement exproprié, en novembre 2016, des terres sur lesquelles s’élève aujourd’hui le bâtiment.

Ce 20 septembre, au tribunal de Yaoundé, ces propriétaires ont contesté la validité des baux emphytéotiques attribués au groupe CFAO en 2017, après l’émission du décret d’expropriation.

Selon nos informations, les plaignants, représentés par Me Joseph Antoine Onambélé, ont notamment fait valoir que lesdits baux n’avaient pas reçu le visa de la présidence de la République, sésame obligatoire pour des projets de cette ampleur. Après la plaidoirie de Me André Nlend, l’avocat de CFAO, l’examen du dossier a été renvoyé au 4 octobre.

L’ombre des Israéliens ?

Cette offensive n’est que l’une des actions qui vise le groupe. Me Onambélé et ses clients ont en effet saisi le tribunal administratif de Yaoundé afin qu’il annule le décret d’expropriation de 2016. Cette demande est en cours d’examen, mais d’autres plaignants ayant entrepris la même démarche ont déjà obtenu gain de cause pour une partie des parcelles concernées.

Toujours selon nos sources, le collectif a en outre saisi le juge des référés afin que celui-ci prononce le gel de l’activité du centre commercial Carrefour en attendant la décision du juge administratif. Pour les mêmes raisons, les plaignants s’opposent à ce que des travaux de construction soient engagés sur l’un des terrains voisins du magasin, attribué à la société Tandyl à la suite du même décret de 2016.

Comme Jeune Afrique l’avait découvert dans le cadre de l’une de ses enquêtes, en 2021, cette mystérieuse entreprise est liée aux intérêts israéliens au Cameroun. L’attribution d’une parcelle de terrain à Tandyl alimente les soupçons. C’est en effet Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, lui-même proche des Israéliens et de l’un de leurs représentants au Cameroun, Eran Moas, qui est à l’origine du décret d’expropriation.

Possibles suites judiciaires en France

Les adversaires de CFAO ont, par ailleurs, saisi le juge civil de Yaoundé. Ils espèrent démontrer que la construction du centre commercial et de sa route d’accès ont violé le principe du droit à la propriété, et que cela constitue une voie de fait administrative. L’affaire est, là aussi, en cours d’examen.

Le bras de fer pourrait se poursuivre en France, où Carrefour a son siège social. Assistés officieusement par une équipe d’avocats français, les propriétaires yaoundéens envisagent de saisir la justice hexagonale, afin d’obtenir des compensations financières et des indemnisations.

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