Campost, le postier public au Cameroun, concède des activités de messagerie aux privés, contre 20% du chiffre d’affaires

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Campost, le postier public au Cameroun, concède des activités de messagerie aux privés, contre 20% du chiffre d’affaires
Campost, le postier public au Cameroun, concède des activités de messagerie aux privés, contre 20% du chiffre d’affaires

Africa-Press – Cameroun. Investir au Cameroun) – Le 12 octobre 2022, sous l’égide de la ministre des Postes et Télécoms, Minette Libom Li Likeng, le directeur général de la Cameroon Postal Services (Campost), Pierre Kaldadak, a signé une convention de partenariat avec 18 entreprises privées offrant des services de messagerie dans le pays. D’autres opérateurs suivront dans une seconde vague, portant le nombre de signataires à 33. Parmi les premiers signataires, l’on retrouve des multinationales telles qu’UPS ou encore Bolloré, des agences de transport interurbain desservant les villes du pays, ou encore des opérateurs locaux de la messagerie tels que MTA ou encore Afriligth Logistic.

« Dans les mécanismes de compensation du service postal universel (SPU) assuré par la Campost sur le territoire national, l’État a concédé à la Campost l’exclusivité des services réservés ci-après : la collecte, le tri, l’acheminement et la distribution des envois de correspondances, nationaux et internationaux, pour le courrier ordinaire dont le poids n’excède pas 500 g ; le courrier accéléré national dont le poids n’excède pas 100 g. Conscient des exigences liées à l’accomplissement de ses missions de service public universel, et en vue de la réalisation efficiente de ses missions de service public, la Campost peut faire exécuter sous convention particulière avec d’autres opérateurs, tout ou partie de certaines activités relevant du domaine réservé », peut-on lire dans la note de présentation de la convention de partenariat qui lie désormais les signataires.

En clair, à compter du 12 octobre 2022, l’entreprise postale publique camerounaise concède officiellement aux 18 opérateurs privés susmentionnés, les services de collecte, de tri, d’acheminement et de distribution des envois de correspondances, nationaux et internationaux, pour le courrier ordinaire dont le poids n’excède pas 500 g ; et le courrier accéléré national dont le poids n’excède pas 100 g. En contrepartie de cette délégation des pouvoirs que lui confère l’État, la Campost sera rémunérée par ses partenaires, à hauteur de 20% du chiffre d’affaires réalisé sur les services concédés, a appris Investir au Cameroun de sources proches du dossier, malgré la confidentialité qui entoure les clauses de la convention.

Concurrence déloyale

Ce partenariat édicté par la loi du 23 avril 2020 régissant l’activité postale au Cameroun, qui procure ainsi une nouvelle source de revenus à l’entreprise postale publique, constitue une bouffée d’oxygène pour la Campost. Cette société d’État est, en effet, en proie à d’énormes difficultés financières et opérationnelles depuis plusieurs années maintenant.

« Il ressort des indicateurs de performances que la situation patrimoniale et financière de la Campost continue de se dégrader et demeure très préoccupante pour son exploitation. (…) Le résultat net (négatif, NDLR) de l’exercice, -5 199 571 792 FCFA %), s’est davantage dégradé et se justifie par l’exécution des missions de services publics, dont les factures restent impayées depuis 2011, soit de 14 315 313 623 FCFA, au titre des exercices 2011 à 2014, mais également des tarifs homologues depuis 1991. (…) Le contrat-plan signé le 11 octobre 2018 avec l’État pour la restructuration de la Campost n’a pas encore d’effet sur la situation de l’entreprise… », détaille la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), dans son rapport 2020 sur les sociétés d’État.

Mais, au-delà du coup de pouce financier que le partenariat avec les opérateurs privés du secteur de la messagerie procure à la Campost, à travers la convention de partenariat signée le 12 octobre 2022, le Cameroun marque un pas de plus dans le processus d’assainissement du secteur postal national, truffé d’opérateurs illégaux évoluant en marge de la réglementation en vigueur. « La signature de ces conventions constitue pour les opérateurs privés concernés, le “dernier kilomètre” de l’assainissement (…) Nous ne pouvons donc que nous réjouir de cette avancée significative, vers la mise en place d’un marché postal sans concurrence déloyale, où chaque acteur joue son rôle conformément à la réglementation en vigueur », a souligné la ministre Libom Li Likeng dans son allocution de circonstance.

Brice R. Mbodiam

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