Africa-Press – Cameroun. Ça fait un moment maintenant qu’on parle d’espionnage au Cameroun. Plusieurs personnalités politiques et célébrités seraient mises sur écoute. Ce qui n’est pas du genre à rassurer. Même si la présidence de la République ne le confirmera jamais, il n’est pas à exclure catégoriquement ce fait.
Certaines sources parlent de Pegasus, le fameux logiciel espion qui est destiné à attaquer les smartphones sous iOS et Android. Ce serait lui qui aurait été utiliser pour épier les autorités.
Pegasus est fabriqué et commercialisé dès 2013 par l’entreprise israélienne NSO Group. Les premiers échos ne sont sortis qu’en 2016. Le mouchoir est installé à distance sur un appareil. Selon la description qui est faite du logiciel, il peut contourner tous les systèmes de sécurité et accéder aux fichiers, messages, photos et mots de passe sur les smartphones.
Mais encore, Pegasus peut écouter les appels téléphoniques, déclencher l’enregistrement audio, la caméra ou la géolocalisation. « Sa vente nécessite une licence d’exportation du ministère israélien de la Défense. Pour des raisons de sécurité nationale, Israël ne permet pas qu’il cible les pays de l’alliance Five Eyes qui regroupe les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Le journaliste Boris Bertolt renseignait il y a quelques jours au Cameroun que « ce dispositif a été acheté auprès de l’entreprise israélienne NSO Group sur instruction du secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh avec l’appui de son fidèle allié, le patron du Bir, l’Israélien Eran Moas. Au départ, le Cameroun avait acquis le logiciel Pegasus qui a servi à des tentatives d’espionnage de plusieurs personnalités et acteurs politiques parmi lesquels le ministre de la Défense Joseph Beti Assomo, le patron de la DGSN Martin Mbarga Nguélé, le ministre des Finances Louis-Paul Motaze, les opposants Cabral Libii, Maurice Kamto, le banquier Paul Fokam Kamogne… ».
Cependant, dit-il, « Pegasus s’est avéré inefficace. Les cibles changeant en permanence de numéros. Ferdinand Ngoh Ngoh prétexte alors auprès du chef de l’État des troubles dans le Nord-Ouest et le Sud-ouest pour obtenir son accord pour l’acquisition auprès de Nso Group d’un dispositif à large rayons d’actions. C’est donc cette technologie israélienne qui sera installée à Camtel, à Mtn et à Orange. Désormais ils peuvent sur instruction, désactiver qui ils veulent quand ils veulent, quel village, quelle ville ou quelle région (…) ».
Dans une autre de ses interventions, la même source indique que « l’espionnage entre 2018 et 2019 des téléphones de certains membres du gouvernement et acteurs politiques au Cameroun à travers le logiciel israélien Pegasus a coûté à l’État près de 500 millions de francs CFA ».
Il aurait permis de découvrir beaucoup de choses sur leur vie privée et les projets qu’ils entretiennent en secret. C’est justement la raison pour laquelle le logiciel a été créé.
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