
Africa-Press – Cameroun. Un nouveau coup vient d’être porté au « Barreau d`affaires National du Cameroun ». Le ministre de l’administration territoriale a décidé de dissoudre cette association qui se présente comme « une corporation professionnelle à régime juridique associatif dont l`objectif premier est d`instaurer et promouvoir dans le paysage des professions juridiques et judiciaires camerounaises des métiers émergents du droit ». La décision de Paul Atanga Nji est contenue dans un arrêté signé le 29 Juin 2021.
Dans un message signé le même jour, le ministre demande aux gouverneurs de régions de s’abstenir de délivrer un récépissé de déclaration à l’organisation dénommée « Cameroon’s Business & Corporation Lawyers Bar Association » (c’est l’appellation anglaise du « Barreau d`affaires National du Cameroun »). Paul Atanga Nji précise que cette instruction sera applicable à toute association dont les objectifs empiètent sur le domaine de compétence réservé exclusivement aux avocats et à l’Ordre National des avocats du Cameroun.
Le 14 Juin 2021, les autorités administratives, saisies par le Bâtonnier de l’Ordre des avocats par intérim, scellaient le siège du « Barreau d`affaires National du Cameroun », à Yaoundé. Me Claire Atangana Bikouna expliquait que c’était là « le premier résultat des poursuites pénales engagées par le Barreau du Cameroun contre cette association illégale ainsi que son promoteur ». L’association fondée par Siméon Wachou était accusée de « gangstérisme juridique » et « contrefaçon intellectuelle ».
En réaction, Me Wachou s’était fendu d’une « clarification » postée sur Facebook et adressée à l’Ordre des Avocats au Barreau du Cameroun ainsi qu’à l’opinion nationale et internationale : « La liberté d’association est un droit constitutionnel. Elle tire son fondement du Pacte civil international relatif aux droits civils et politiques. Elle est contenue dans le préambule de la constitution. Elle s’impose à l’Etat! Une Association acquiert la personnalité juridique (existence légale) 02 mois après sa déclaration auprès des services du Préfet. Lorsque l’Etat n’accepte pas une déclaration d’association il le fait savoir avant l’expiration du délai de 02 mois sus-cités en notifiant par écrit le Président ou tout responsable de l’association qui l’a saisi! Lorsque je passe sur le plateau de la CRTV en 2020 pour parler de l’association Barreau d’affaires national du Cameroun, c’est parce que ladite association avait fait l’objet de déclarations auprès des services de la Préfecture comme la loi l’exige! Le retrait du récépissé d’une association déclarée n’a en droit aucun effet sur son fonctionnement ! La déclaration de l’association Barreau d’affaires national du Cameroun du 13 Mars 2019 (Préfecture du Mfoundi) vaut autant que celle du 11 Mai 2020 (Préfecture de la Mefou et Akono) », écrivait-il.