Classement: Paul Biya placé sur la liste noire des ‘‘prédateurs de la Liberté de presse’’ établie par Reporters Sans Frontières

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Classement: Paul Biya placé sur la liste noire des ‘‘prédateurs de la Liberté de presse’’ établie par Reporters Sans Frontières
Classement: Paul Biya placé sur la liste noire des ‘‘prédateurs de la Liberté de presse’’ établie par Reporters Sans Frontières

Africa-PressCameroun. Une étude qui ne va pas plaire à Yaoundé. Reporters Sans Frontières (RSF) a publié ce lundi 5 juillet 2021, son classement des ‘‘prédateurs de la liberté de presse’’ dans le monde.

Dans ce classement, le deuxième après celui de 2016, figurent 37 Chefs d’Etat ou de gouvernement, dont 17 y apparaissent pour la première fois.

Ces leaders, souligne RSF dans un communiqué publié à cet effet, «imposent une répression massive, via la mise en place d’appareils de censure, de l’incarcération arbitraire de journalistes, d’incitation à la violence contre ces derniers, quand ils n’ont pas du sang de journalistes sur les mains pour avoir directement ou indirectement poussé à leur assassinat».

Parmi eux, figurent 08 africains, dont le Président Paul Biya du Cameroun. Au Cameroun, peut-on lire, «la presse indépendante et critique fait l’objet de menaces et de représailles systématiques. Entre les nombreuses arrestations et menaces subies dès les années 1980 par les pionniers de la presse indépendante et les détentions prolongées ou condamnations très lourdes prononcées ces dernières années, l’étau ne s’est jamais desserré sur les journalistes. Depuis quatre décennies, les professionnels de l’information vivent sous pression. Celles et ceux qui font preuve d’indépendance en refusant de rejoindre les rangs des porte-voix du régime en subissent directement les conséquences: menaces, surveillance étroite des déplacements et communications, convocations, arrestations, détentions de longue durée…»

Le même rapport poursuit que «le cadre légal, qui figure parmi les plus répressifs de l’Afrique subsaharienne, participe aussi à ce système de prédation. Lorsque la loi offre des dispositions protectrices, comme une durée limitée pour la détention sans jugement, elle est régulièrement contournée. La loi antiterroriste de 2014 est souvent utilisée pour détenir arbitrairement des journalistes, régulièrement accusés de ne pas être des patriotes s’ils critiquent les autorités. En 2017, le porte-parole du gouvernement avait donné cette définition très restrictive de la liberté de la presse, qui n’existe que lorsqu’elle ne menace pas les intérêts et la survie du régime».

L’étude est illustrée par quelques exemples savamment choisis. «Du fondateur du journal Le Messager Pius Njawé, figure pionnière du journalisme indépendant au Cameroun, à l’ancien directeur général de la radiotélévision publique camerounaise Amadou Vamoulké, qui détient le record de la détention provisoire, tous les journalistes qui ne s’alignent pas sur la ligne du régime subissent les foudres de ce dernier. Ceux travaillant sur les sujets les plus sensibles, comme la lutte contre le terrorisme ou la crise des régions anglophones, sont particulièrement exposés. Accusé de “non dénonciation d’acte de terrorisme”, le correspondant de RFI Ahmed Abba a retrouvé la liberté fin 2017 après deux ans et demi de détention arbitraire. Deux ans plus tard, son confrère Samuel Wazizi, accusé de complicité avec le mouvement sécessionniste, est mort dans des conditions très suspectes alors qu’il était détenu depuis quelques jours par des militaires», note l’étude.

Les sept autres africains présents sur cette liste noire sont Yoweri Museveni (Ouganda), Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée Equatoriale), Salva Kiir (Soudan du Sud), Paul Kagame (Rwanda), Issaias Afeworki (Erythrée), Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti), Abdel Fattah Al-Sissi (Egypte).

Dans ce classement on retrouve aussi des leaders de grandes puissances comme Xi Jinping (Chine), Vladimir Poutine (Russie), Recep Tayyip Erdogan (Turquie) Jair Bolsonaro (Brésil) ou Narendra Modi (Inde).

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