Africa-Press – Cameroun. L’université de Dschang accueille du beau monde depuis ce matin. 200 scientifiques (étudiants, enseignants, chercheurs) issus du Cameroun, du Sénégal et de l’Allemagne assistent à la 7ème Edition des Journées des Sciences de la Vie (JSV2021) prévue du 12 au 13 août 2021 dans le campus principal de cette institution universitaire publique. Ils ont été conviés par le Cameroon Forum for Biological Sciences (CAFOBIOS), organisatrice de cette rencontre d’hommes de science.
Ils planchent sur le thème : « Gestion des pandémies et maladies émergentes : enjeux de l’accès aux ressources génétiques et partage des avantages ». Le but, pour les organisateurs, est de contribuer à l’analyse des stratégies de lutte contre les pandémies et maladies émergentes, à la vulgarisation du concept APA auprès des chercheurs et son impact dans l’utilisation des ressources génétiques. « Les pandémies et les maladies émergentes ou ré-émergentes constituent une menace sérieuse pour la sécurité sanitaire mondiale et affectent de façon considérable la croissance économique et la stabilité sociale à l’échelle planétaire. La maladie à corona virus (covid-19) constitue un exemple d’actualité. Pour éviter un effondrement des systèmes de santé, de nombreux gouvernements développent des stratégies d’atténuation et de suppression visant à détecter précocement l’agent pathogène, à sensibiliser les populations et à mettre au point des traitements thérapeutiques. L’apport des ressources génétiques représente un enjeu important dans cette stratégie de lutte contre les maladies infectieuses », explique-t-on au CAFOBIOS.
Selon la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), les ressources génétiques constituent un matériel ayant une valeur effective ou potentielle. L’Organisation des Nations Unies (ONU), depuis le sommet de Rio en 1992, reconnait la valeur des ressources génétiques et insiste sur leur conservation et leur utilisation rationnelle. En effet, plus de ¾ des médicaments manufacturés proviennent des plantes et près de 80% de la population mondiale dépend des produits dérivés des végétaux pour leurs soins de santé primaire. Fort de ce constat, les multinationales spécialisées dans les biotechnologies font de la bio-prospection partout dans le monde, à la recherche de matériel génétique utilisé en médecine, en agriculture, en cosmétique et en horticulture. De plus, les produits forestiers non ligneux sont devenus de nos jours une ressource importante prise en compte dans les projets forestiers. Au vu de cet intérêt croissant, de nombreux pays cherchent à optimiser leur capacité à gérer l’accès aux ressources génétiques se trouvant sur leurs territoires et à tirer des avantages de leur utilisation. L’Accès aux ressources génétiques et le Partage juste et équitable des Avantages (APA) découlant de leur utilisation vise principalement à assurer des ententes ou des accords entre utilisateurs et fournisseurs.
Le protocole de Nagoya prévoit des conditions de base de l’APA notamment le consentement préalable donné en connaissance de cause (CPCC) par le fournisseur ainsi que les conditions convenues d’un commun accord (CCCA) avec l’utilisateur. La majorité des pays africains ont ratifié ce protocole et sont pour la plupart dans la phase de sa mise en œuvre effective. Les chercheurs en sciences de la vie manipulent au quotidien les ressources génétiques dont l’accès est le plus souvent tributaire des connaissances traditionnelles.
Les discussions tournent autour de 5 sous-thèmes à savoir biodiversité et connaissances traditionnelles associées, législation et réglementation de l’exploitation des ressources génétiques, systèmes de santé, pandémies et maladies émergentes, ressources génétiques et santé, ressources génétiques et sécurité alimentaire
