Guerre Des Influences Au Sommet De L’État Camerounais

0
Guerre Des Influences Au Sommet De L'État Camerounais
Guerre Des Influences Au Sommet De L'État Camerounais

Africa-Press – Cameroun. Samuel Mvondo Ayolo et Ferdinand Ngoh Ngoh enterrent temporairement leurs rivalités pour orchestrer la réélection

Derrière l’annonce de candidature de Paul Biya se cache un ballet diplomatique inédit entre les deux hommes les plus puissants du Cameroun après le président. Jeune Afrique révèle les dessous d’une réconciliation tactique aux enjeux considérables

L’annonce de candidature de Paul Biya le 13 juillet dernier cache une réalité méconnue du grand public: la trêve forcée entre deux titans de l’administration camerounaise. Selon nos informations exclusives, Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, et Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, ont mis leurs rivalités légendaires entre parenthèses pour orchestrer cette nouvelle campagne présidentielle.

Cette rivalité, qui divise depuis des années l’entourage présidentiel, trouve ses racines dans la course à la succession et l’influence auprès du chef de l’État. Jeune Afrique a pu établir que les deux hommes se disputent depuis longtemps le statut de « numéro deux » officieux du régime, chacun tentant de marginaliser l’autre dans les circuits décisionnels.

Cependant, l’approche de l’élection présidentielle a contraint les deux rivaux à collaborer. Selon nos sources au palais présidentiel, cette coopération n’est que temporaire et stratégique, les deux hommes espérant secrètement décrocher le poste officiel de directeur de campagne.

Jeune Afrique dévoile la répartition des tâches entre les deux hommes forts du régime. Samuel Mvondo Ayolo s’est vu confier la dimension logistique et communicationnelle de la campagne. C’est lui qui a supervisé la production des gadgets électoraux – tee-shirts, pagnes et autres goodies – commandés en Chine et déjà acheminés au Cameroun.

Ferdinand Ngoh Ngoh, quant à lui, s’occupe de la mobilisation politique. Nos informations révèlent qu’il a organisé une série de consultations avec les parlementaires, ministres régionaux et partis de la majorité. Le 15 juillet, il a même orchestré une mise en scène avec des jeunes pro-Biya qui ont remis la caution de 30 millions de francs CFA.

Un troisième homme joue un rôle crucial dans cette équation: Oswald Baboke, adjoint de Samuel Mvondo Ayolo. Jeune Afrique apprend qu’il fait office d’intermédiaire entre les deux rivaux, facilitant leur collaboration forcée. Son positionnement stratégique en fait un acteur clé de la stabilité de cette alliance temporaire.

Cette mainmise de l’entourage présidentiel sur la campagne a des conséquences inattendues. Selon nos sources, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, se trouve relégué au second plan. Jean Nkuete, secrétaire général du RDPC, a été reçu par Ngoh Ngoh uniquement pour recevoir les consignes du palais, réduisant le parti à un simple exécutant.

Cette trêve soulève des questions sur l’avenir des relations entre les deux hommes après l’élection. Jeune Afrique a pu établir que leur collaboration actuelle cache une compétition féroce pour le poste de directeur de campagne officiel, qui pourrait déterminer l’influence future auprès de Paul Biya.

La participation de Chantal Biya, première dame, dans cette dynamique ajoute une dimension supplémentaire à ces équilibres de pouvoir, créant un triangle d’influences au sommet de l’État.

Cette révélation exclusive de Jeune Afrique illustre les mécanismes complexes du pouvoir camerounais, où les rivalités personnelles peuvent être temporairement suspendues au profit d’objectifs politiques majeurs, tout en restant prêtes à ressurgir une fois l’élection passée.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Cameroun, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here