Africa-Press – Cameroun. Vous connaissez le nerf vague, ce fameux nerf « miracle » reliant intestin et cerveau dont la stimulation électrique fait depuis déjà plusieurs années couler beaucoup d’encre? Epilepsie réfractaire, dépression, maladie de Crohn, migraines, douleurs chroniques, diabète, arthrose, sclérose en plaques, récupération après un accident vasculaire cérébral (AVC)… la liste des affections potentiellement concernées par sa stimulation ne cesse de s’allonger.
Pourquoi une liste aussi hétérogène? Parce qu’après plusieurs décennies de recherches, et même si les mécanismes précis des effets de la stimulation de ce 10e nerf crânien restent encore mal compris, nombreux sont les travaux démontrant que son activation réduit l’inflammation systémique mais aussi la douleur, mettant en lumière une relation complexe entre les systèmes nerveux et immunitaire.
Exemple ici avec la polyarthrite rhumatoïde, une maladie inflammatoire auto-immune chronique entraînant douleur, gonflement et, à terme, une destruction articulaire caractérisée par une inflammation synoviale persistante. Cette dernière conduit à une érosion osseuse et à une déformation articulaire.
Depuis de premiers essais communiqués dès 2019 lors d’un congrès international, nombreuses sont les équipes à s’être intéressées au potentiel de la stimulation vagale tout particulièrement pour cette maladie évoluant par poussées capricieuses. Car si son traitement est à ce jour purement médical, la maladie, résistante aux médicaments immunosuppresseurs, reste souvent difficile à traiter. Ce sont donc les chercheurs de la firme Set Point Médical qui ont été les plus rapides, avec la mise au point d’un implant sous-cutané.
Une puce d’environ 2,5 cm de long
Comme l’a annoncé cet été le magazine New Scientist, il s’agit là d’une alternative originale au traitement médical avec ici une approche radicalement différente. Et c’est la première fois qu’un traitement non médicamenteux est proposé pour cette affection. En effet, la Food and Drug administration (FDA) vient de donner son feu vert à ce nouveau dispositif totalement implantable, utilisant des signaux électriques pour contrôler l’inflammation.
Avec cette nouvelle approche, tout repose sur une puce d’environ 2,5 cm de long implantée chirurgicalement sous la peau du cou du patient pour envoyer au fameux nerf des stimulations électriques régulières pendant une minute par jour. Menée par Set Point Medical, une étude de phase 2, RESET-RA, présentée l’an dernier au congrès américain de rhumatologie s’était avérée encourageante auprès d’environ 250 patients suivis pendant un an après la pose de l’implant. Plus de la moitié d’entre eux avaient constaté une amélioration de leur état de santé, trois quarts d’entre eux ayant pu interrompre leur traitement de fond.
Depuis, la firme avait déposé son dossier à la FDA et les étapes réglementaires ont suivi jusqu’à ce feu vert. Selon un porte-parole cité par le New York Times, le dispositif coûterait moins cher qu’un an de certains traitements actuels et pourrait durer jusqu’à dix ans. Reste encore toutefois à démontrer l’efficacité et la sécurité sur le long terme de ce dispositif qui ne sont pas encore connues et qui devront être validées par un essai clinique dûment publié. La FDA a pour sa part exigé un suivi post-commercialisation des patients et des effets indésirables dans le cadre de son approbation estivale.
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