Africa-Press – Cameroun. Le président de la République a signé dimanche le décret 2025/412 convoquant les collèges électoraux pour l’élection des conseillers régionaux. Un calendrier électoral serré qui interroge sur la stratégie politique du chef de l’État à quelques semaines du scrutin présidentiel.
Par décret présidentiel daté du 1er septembre 2025, Paul Biya a officiellement convoqué les collèges électoraux en vue de l’élection des conseillers régionaux, fixée au dimanche 30 novembre 2025. Cette décision intervient dans un contexte électoral particulièrement tendu, à seulement 40 jours de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre prochain.
Le décret 2025/412 programme ces élections régionales pour le 30 novembre 2025, soit moins de deux mois après le scrutin présidentiel. Cette proximité temporelle soulève des interrogations sur la stratégie politique du président sortant, âgé de 92 ans et candidat à un huitième mandat.
Les bureaux de vote seront ouverts de 8h à 18h selon l’article 2 du décret, qui précise également que le texte sera publié au Journal Officiel en français et en anglais selon la procédure d’urgence.
Les premières élections régionales se sont tenues le 6 décembre 2020, avec quelque 24.000 grands électeurs qui avaient élu 9.000 conseillers régionaux. Lors de ce scrutin inaugural, le parti au pouvoir, le RDPC, avait largement dominé, à l’exception de la région de l’Adamaoua entièrement raflée par l’UNDP.
Ces nouvelles élections régionales revêtent une importance particulière dans le contexte de la décentralisation camerounaise et de la gestion des collectivités territoriales. Pour Paul Biya, qui bénéficie déjà du soutien des conseils régionaux après 42 ans de pouvoir, ces élections constituent un test de sa capacité de mobilisation au niveau local.
La convocation de ces élections régionales si proche de la présidentielle interroge sur plusieurs plans. D’abord, elle permet au RDPC de maintenir une dynamique électorale continue, mobilisant ses structures et ses militants sur l’ensemble du territoire national. Ensuite, elle offre une plateforme supplémentaire pour légitimer la candidature présidentielle de Paul Biya auprès des élites locales.
Paul Biya a d’ailleurs récemment procédé à des nominations des chefs des délégations permanentes régionales du RDPC, en prévision des élections 2025, témoignant de l’importance accordée à l’ancrage territorial de sa campagne.
Avec la présidentielle du 12 octobre et les régionales du 30 novembre, le Cameroun s’apprête à vivre une fin d’année 2025 particulièrement dense sur le plan électoral. Le mandat de Paul Biya s’achèvera officiellement le 5 novembre 2025, et le nouveau président élu prêtera serment entre le 16 octobre et le 15 novembre 2025.
Cette séquence électorale rapprochée pose des défis logistiques et financiers considérables pour l’administration électorale camerounaise, ainsi que pour les partis politiques qui devront mobiliser leurs ressources sur deux scrutins majeurs en moins de deux mois.
Le décret signé le 1er septembre confirme ainsi la volonté du président sortant de maintenir un rythme électoral soutenu, dans une stratégie qui vise à consolider l’assise territoriale de son parti avant et après l’élection présidentielle de octobre.
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