CôTe D’Ivoire-Cameroun: Impact du SMIC sur la Politique

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CôTe D'Ivoire-Cameroun: Impact du SMIC sur la Politique
CôTe D'Ivoire-Cameroun: Impact du SMIC sur la Politique

Africa-Press – Cameroun. Dans une révélation exclusive, Jeune Afrique établit un lien direct entre performances économiques et stabilité politique en comparant les situations ivoirienne et camerounaise post-électorales. Le magazine panafricain dévoile que le SMIC ivoirien est 30% plus élevé qu’au Cameroun, un différentiel qui explique en partie pourquoi Alassane Ouattara conserve sa légitimité malgré 14 ans de pouvoir, tandis que Paul Biya fait face à une contestation inédite. L’économie comme rempart contre la révolte: l’analyse de François Soudan pour RFI.

Pourquoi la victoire d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire ne suscite-t-elle aucune contestation populaire majeure, tandis que celle de Paul Biya au Cameroun déclenche des vagues de protestation? Jeune Afrique apporte une réponse chiffrée qui bouscule les analyses purement politiques: l’écart de niveau de vie entre les deux pays.

« Ouattara, malgré quatorze ans de pouvoir, conserve un bilan économique favorable, avec un SMIC 30% plus élevé qu’au Cameroun et une croissance supérieure de deux points », révèle François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, dans une interview exclusive accordée à RFI.

Cette statistique, rarement mise en avant dans les analyses politiques, éclaire pourtant d’un jour nouveau les dynamiques de contestation en Afrique. En Côte d’Ivoire, le SMIC s’élève à environ 75 000 FCFA par mois, contre environ 57 000 FCFA au Cameroun. Un écart de près de 18 000 FCFA qui fait toute la différence pour des millions de familles.

Jeune Afrique va plus loin en révélant que la Côte d’Ivoire affiche également une croissance économique supérieure de deux points à celle du Cameroun. Cette performance macroéconomique se traduit concrètement dans le quotidien des Ivoiriens: création d’emplois, investissements dans les infrastructures, amélioration des services publics.

« Un ventre plein conteste moins facilement », analyse François Soudan dans les colonnes du magazine panafricain. Cette réalité, aussi cynique soit-elle, explique pourquoi l’opposition ivoirienne, pourtant écartée du scrutin, n’a pas réussi à mobiliser massivement dans les rues.

Au Cameroun, la situation est inverse. Selon les révélations de Jeune Afrique, le pouvoir d’achat des Camerounais s’est considérablement érodé ces dernières années, créant un terreau fertile pour la contestation. Les hausses successives des prix des produits de première nécessité, sans augmentation correspondante des salaires, ont exacerbé le mécontentement populaire.

Dans son analyse exclusive, Jeune Afrique met en lumière une forme de résistance économique en Côte d’Ivoire: l’abstention massive dans les fiefs de l’opposition. « L’abstention record dans les fiefs de l’opposition traduit une défiance persistante », note François Soudan.

Mais cette défiance reste contenue parce qu’elle ne se nourrit pas d’une détresse économique généralisée. Les Ivoiriens peuvent se permettre de bouder les urnes sans que cela ne dégénère en révolte sociale, précisément parce que leur situation matérielle reste acceptable.

Dans une révélation qui devrait interpeller les dirigeants africains, Jeune Afrique établit une corrélation entre niveau du SMIC et stabilité politique sur le continent. Les pays qui ont su maintenir ou augmenter le pouvoir d’achat de leurs citoyens traversent généralement mieux les crises politiques que ceux qui l’ont laissé se dégrader.

« L’économie n’est pas tout, mais elle est le socle sur lequel se bâtit ou s’effondre la légitimité politique », conclut François Soudan dans son analyse exclusive pour Jeune Afrique.

Le magazine panafricain résume ainsi la situation: Alassane Ouattara peut se permettre des élections « gagnées d’avance » parce qu’il a « gagné » l’économie. Paul Biya, lui, fait face à une double crise de légitimité: politique, avec une élection contestée, et économique, avec une population appauvrie.

« Quand les Camerounais descendent dans la rue, ils ne réclament pas seulement la démocratie, ils réclament aussi du pain », révèle Jeune Afrique. Cette dimension matérielle de la contestation, souvent occultée dans les analyses géopolitiques, est pourtant centrale pour comprendre la différence entre les deux situations.

En conclusion de son analyse, le magazine panafricain lance un avertissement aux dirigeants du continent: « Aucune répression, aussi brutale soit-elle, ne peut durablement étouffer une population dont le ventre crie famine. »

La leçon de la comparaison Côte d’Ivoire-Cameroun est claire, selon Jeune Afrique: la stabilité politique en Afrique au XXIe siècle passe autant par les urnes que par les assiettes. Un dirigeant qui nourrit son peuple peut survivre à des élections imparfaites. Celui qui l’affame, en revanche, risque de tout perdre, quels que soient ses artifices politiques.

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