Percée De L’Année 2025 Énergies Renouvelables

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Percée De L’Année 2025 Énergies Renouvelables
Percée De L’Année 2025 Énergies Renouvelables

Africa-Press – Cameroun. La révolution industrielle a inauguré l’ère des énergies fossiles. Depuis le 19e siècle, les systèmes de production et de consommation reposent sur des combustibles. Charbon, pétrole, gaz, l’ensemble de ces ressources proviennent de matière organique emprisonnée pendant des millions d’années sous terre, prenant ainsi le nom de « fossiles ». Or, la combustion de ces sources d’énergie non renouvelables est responsable d’importantes émissions de carbone, contribuant largement au changement climatique.

Augmentation de la part d’électricité renouvelable, une inversion historique de la tendance

Mais cette année, la tendance de production s’est inversée. Les énergies renouvelables ont supplanté les énergies fossiles, dites « conventionnelles ». D’après l’analyse réalisée par le think tank britannique indépendant Ember, les énergies renouvelables (solaire, éolienne et hydraulique) ont dépassé le charbon comme source d’électricité à l’échelle mondiale, avec plus de 40% de l’électricité produite.

De plus, l’essor rapide du solaire et de l’éolien a permis d’absorber la hausse de la consommation électrique mondiale au cours du premier semestre de 2025. En effet, en raison de la demande croissante des secteurs de l’industrie, des systèmes de refroidissement, des data centers et de l’électrification, la consommation d’électricité n’a jamais été aussi élevée.

C’est cette inversion d’une tendance depuis longtemps établie, que la revue Science a souhaité couronner du titre « percée de l’année 2025 ». Mais comment cet essor a-t-il pu avoir lieu, alors qu’en 2005 les énergies renouvelables ne fournissaient que 18% de l’électricité mondiale?

La Chine, moteur de la transition vers les énergies renouvelables

Ce tournant énergétique a été permis grâce à la Chine, pourtant premier émetteur mondial de gaz à effet de serre. Bien que le géant industriel demeure le plus grand producteur de charbon au monde, la Chine a fait le choix stratégique d’investir massivement dans les énergies renouvelables, s’imposant comme leader mondial dans la fabrication de ces technologies.

« Depuis 2021, la deuxième puissance économique allouait des subventions pour encourager les investisseurs à développer des infrastructures solaires et éoliennes. Ce dynamisme a porté ses fruits puisque le pays produit actuellement 80 % des cellules solaires mondiales, 70 % des éoliennes et 70 % des batteries au lithium, et ce, à des prix défiants toute concurrence », résume Tim Appenzeller, journaliste de la revue Science, ayant désigné la « percée de l’année 2025 ». Face à l’explosion de ces installations, la Chine cesse progressivement les subventions.

Sans nécessairement s’accompagner d’améliorations technologiques, l’augmentation massive d’infrastructures a induit une chute des prix. L’éolien et le solaire sont ainsi devenus l’énergie la moins chère dans une grande partie du monde. S’en sont suivis une explosion de la demande, et une augmentation de la production, engendrant un cercle vertueux. Le secteur des technologies renouvelables pèse aujourd’hui 10% de l’économie chinoise et son implantation a remodelé le paysage chinois, où se déploient désormais des champs de panneaux solaires et de vastes parcs éoliens.

Une alternative « pour des pays en quête d’indépendance et de fiabilité énergétique »

« Cette transition énergétique ne touche pas seulement la Chine et des pays développés – qui sont des clients historiques. Elle se propage également dans les pays en développement, en particulier ceux du Sud global », analyse Tim Appenzeller. « C’est cette diffusion à grande échelle qui a justifié notre décision de retenir ce tournant comme la percée de l’année ».

La guerre en Ukraine ayant fait grimper les prix du gaz naturel et de l’électricité, les technologies vertes se sont révélées être des alternatives abordables et largement accessibles. Au Pakistan, par exemple, les importations de panneaux solaires chinois ont quintuplé entre 2022 et 2024, tandis qu’en Éthiopie, les sécheresses mettant en péril l’hydroélectricité, le pays s’est également tourné vers le solaire et l’éolien.

« Pour des pays en quête d’indépendance et de fiabilité énergétique, les panneaux photovoltaïques permettent d’alimenter à moindre coût des lampes, des téléphones portables et des ventilateurs », explique Tim Appenzeller.

En outre, des progrès technologiques pourraient encore favoriser l’adoption et le déploiement de ces technologies vertes. Les avancées attendues sont: l’amélioration de l’efficacité des cellules solaires, le développement de nouveaux matériaux pour allonger les pales des éoliennes, et surtout l’optimisation des batteries de stockage. En effet, le transport d’électricité sur de longues distances, entre les parcs de production et les villes, demeure un obstacle majeur… qui pourrait expliquer pourquoi la Chine continue d’investir en parallèle dans les centrales à charbon.

Des obstacles technologiques et politiques

Ces dernières années, la Chine a repris la construction de nombreuses centrales à charbon, bien qu’une grande partie d’entre elles reste inactive. Selon les experts d’Ember, l’objectif est de maintenir le système actuel en état de marche et de garantir sa capacité à répondre aux pics de demande. De fait, bien que la part d’énergies renouvelables augmente, la consommation d’électricité continue fortement sa croissance, induisant une hausse des émissions générées par les centrales thermiques.

Par ailleurs, la transition verte fait face à des obstacles de la part du gouvernement Trump, aux États-Unis. Depuis février 2025, les droits de douane pour l’import des panneaux solaires chinois atteignent les 60%, ce qui constitue un frein commercial considérable.

« Malgré ces difficultés, nous voulions souligner que la transition des énergies fossiles vers une énergie propre et renouvelable est non seulement possible, mais qu’elle s’accélère et devient rapidement le choix le plus pratique et le plus rentable », constate le journaliste de Science. « C’est un tournant mondial dans la lutte contre le réchauffement climatique ».

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