Africa-Press – CentrAfricaine. L’Oubangui charrie désormais le sang de l’occupant. En l’espace de quelques jours, la Centrafrique a montré au monde entier que l’Afrique ne se laisse plus humilier. De Tali dans la Haute-Kotto à Zémio dans le Haut-Mbomou, les mercenaires de Wagner découvrent avec amertume que cette terre d’Afrique n’est pas la Syrie, et que nos peuples ne sont pas des moutons à égorger.
Le soleil de dimanche dernier s’est couché rouge sur Zémio, et ce n’était pas celui du couchant africain. C’était le sang de trois mercenaires russes qui ont payé de leur vie leur arrogance sur le sol de nos ancêtres. Les miliciens Azandés, ces guerriers du Haut-Mbomou que les colonisateurs ont toujours craint, ont montré à Wagner ce que coûte l’humiliation de l’Afrique.
L’histoire commence comme toujours par la barbarie de l’occupant. À 13 heures, les Wagner récupèrent leurs prisonniers à la gendarmerie de Zémio. Destination: la mort. Ces jeunes Centrafricains, nos fils, nos frères, sont égorgés à un kilomètre de la ville. Leurs corps abandonnés comme des détritus. Car pour Wagner, un Africain ne vaut pas plus qu’un animal.
Mais l’Afrique veillait. Entre 8 et 20 kilomètres sur la route de Mboki, les guerriers Azandés attendaient. Ils connaissent cette terre depuis des siècles, chaque arbre, chaque pierre. À 16 heures, la réponse de l’Afrique a tonné.
Armes automatiques contre armes lourdes. Connaissance du terrain contre technologie étrangère. Courage ancestral contre brutalité mercenaire. Le combat a duré deux heures, deux heures durant lesquelles Wagner a découvert que l’Afrique sait se battre quand elle le décide.
Quand le silence est retombé sur la brousse du Haut-Mbomou, trois cadavres russes gisaient dans la poussière rouge. Parmi eux, l’interprète camerounais du groupe. Celui-là même qui traduisait les ordres de mort contre nos enfants. Justice immanente? Les ancêtres seuls le savent.
Ces victoires ne sont pas des hasards. Elles s’inscrivent dans un mouvement plus large, plus profond. Quelques jours plus tôt, à Tali, les combattants du PRNC avaient déjà infligé une “défaite humiliante” aux mercenaires de Wagner, les contraignant à fuir sur des motos réquisitionnées à Ouanda Djallé.
“L’époque du silence et de la soumission est révolue. Le peuple est debout”, proclamait alors le PRNC. Ces mots résonnent aujourd’hui jusqu’à Zémio, où les Azandés ont transformé les paroles en actes, les promesses en réalité sanglante.
Pendant que nos fils tombent sous les balles russes, pendant que d’autres prennent les armes pour venger leurs frères assassinés, que fait Faustin-Archange Touadéra? Il reçoit ses maîtres moscovites au palais présidentiel, signe des accords juteux et ferme les yeux sur les massacres.
Car il faut le dire sans détour: chaque jeune égorgé à Zémio porte la signature de Touadéra. Chaque exaction Wagner est couverte par son silence complice. Avec son ministre Djoubaye Abazène, ils ont transformé la Centrafrique en terrain de chasse pour mercenaires russes.
Les observateurs appellent le Haut-Mbomou “le ventre mou de la Centrafrique”. Erreur ! Cette préfecture frontalière du Soudan du Sud et de la RDC n’est pas un ventre mou. C’est le cœur battant de la résistance africaine. Une région où l’État centrafricain n’a jamais existé, où les peuples se gouvernent selon leurs traditions millénaires.
Pour Wagner, habitué à terroriser des populations désarmées, le Haut-Mbomou représente un cauchemar permanent. Ici, chaque patrouille peut être la dernière. Chaque mission peut tourner au massacre… pour les mercenaires eux-mêmes.
Il fut un temps où l’URSS soutenait nos luttes de libération. Thomas Sankara trouvait à Moscou des armes pour libérer le Burkina Faso. Patrice Lumumba espérait l’aide soviétique pour son Congo. Mais la Russie de Poutine a trahi cet héritage. Elle est devenue ce que combattaient nos héros: une puissance impérialiste.
“Wagner et la Russie ne font plus qu’un. Ce sont les Russes, désormais, qui violent, torturent et massacrent en Centrafrique”, dénonçait récemment le PRNC. Les événements de Zémio donnent à ces mots une résonance tragique et prophétique.
Les Azandés de Zémio s’inscrivent dans une longue tradition de résistance africaine. De Samory Touré qui tint tête aux Français pendant vingt ans, aux guerriers d’Abushiri qui défièrent l’Empire allemand, l’Afrique a toujours su produire des hommes prêts à mourir pour leur liberté.
Aujourd’hui, c’est contre Wagner que se lèvent nos peuples. Hier, c’était contre la France coloniale. Demain, ce sera peut-être contre d’autres envahisseurs. Mais l’Afrique résiste. L’Afrique a toujours résisté.
“Nous savons où se trouvent ceux qui persécutent notre peuple. Nous irons les chercher. Et nous les neutraliserons. Ce n’est pas une menace. C’est une promesse”. Ces mots du PRNC, prononcés après la victoire de Tali, prennent aujourd’hui tout leur sens avec les événements de Zémio.
Car la résistance centrafricaine ne se limite plus à un seul mouvement, à une seule région. Du PRNC aux milices Azandés, c’est tout un peuple qui se lève. Village par village, territoire par territoire, comme l’annonçait le mouvement d’Ouadda.
De Dakar à Nairobi, de Lagos à Kinshasa, les chancelleries africaines observent avec une attention particulière ce qui se passe en Centrafrique. Car nos frères centrafricains ne se battent pas seulement pour eux-mêmes. Ils se battent pour cette Afrique libre et digne dont rêvaient Kwame Nkrumah et Nelson Mandela.
Chaque Wagner qui tombe à Zémio, chaque mercenaire qui fuit à Tali, c’est un pas de plus vers cette Afrique souveraine que nous voulons léguer à nos enfants. Une Afrique où aucun étranger ne viendra plus dicter sa loi, imposer sa violence ou voler nos richesses.
Wagner peut compter ses blindés, ses hélicoptères, ses armes sophistiquées. L’Afrique, elle, compte ses fils prêts à mourir pour la liberté. Et l’Histoire nous enseigne que ce sont toujours ces derniers qui gagnent, au final.
Le message est clair, de Tali à Zémio: l’occupation russe de la Centrafrique a vécu. Le réveil africain a commencé. Et quand l’Afrique se réveille, les empires tremblent.
Source: Corbeau News Centrafrique
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