Africa-Press – CentrAfricaine. En Centrafrique, Paul Crescent Beninga et cinq autres figures de la société civile ont retrouvé la liberté ce samedi 28 juin, sur ordre présidentiel, après avoir été interpellés la veille à Bangui lors d’une manifestation aux abords du lycée Barthélémy Boganda, en hommage aux victimes de l’incendie.
Leur libération a été saluée, mais cela ne met pas fin à la polémique. Vendredi, Paul Crescent Beninga, Gervais Lakosso et quatre autres figures de la société civile ont été arrêtés alors qu’ils manifestaient aux abords du lycée Barthélémy Boganda, où l’explosion d’un transformateur a provoqué une bousculade mortelle, mercredi 25 juin.
Leur mobilisation, interdite par le gouvernement, se voulait pourtant un moment de recueillement. Mais c’est par la violence qu’elle s’est achevée, raconte Jennifer Lakosso, la fille de Gervais Lakosso: « Il y avait des policiers qui commençaient à bousculer les gens, et lorsque mon père voulait intervenir pour leur dire que ce sont des humains, ils l’ont frappé avec la crosse d’une arme. Ils l’ont jeté par terre, ils ont commencé à le tabasser, les gens commençaient à crier et ils l’ont embarqué dans leur véhicule. »
Le porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou, justifie l’interdiction de la marche pour des raisons de sécurité, et dénonce une tentative de récupération politique du drame. Le président Faustin-Archange Touadéra a finalement ordonné ce samedi la libération des personnes interpellées. Cela n’a cependant pas suffi à faire taire les critiques. « Pourquoi ils ont été arrêtés? Ils ont subi des préjudices corporels. Alors, ça va rester comme ça, comme si la liberté était un cadeau? Non, la liberté n’est pas un cadeau. Il va falloir que ceux qui sont responsables de ces arrestations répondent devant la justice », clame Me Blaise-Fleury Hotto, l’avocat des personnes arrêtées.
Le gouvernement a par ailleurs revu à la baisse le bilan du drame du lycée Boganda: 20 morts, et non 29 comme annoncé initialement. Une enquête est toujours en cours.
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