Théodore Kapou, L’Homme de Dieu et Son Âme Vendue

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Théodore Kapou, L'Homme de Dieu et Son Âme Vendue
Théodore Kapou, L'Homme de Dieu et Son Âme Vendue

Africa-Press – CentrAfricaine.
Théodore Kapou, apôtre autoproclamé et président-fondateur de la Mission d’évangélisation pour le salut du monde en République centrafricaine, incarne une figure de duplicité dans un pays où la foi et la politique se mêlent souvent à des fins douteuses.

Sous couvert de spiritualité, cet homme, qui se présente comme un guide moral, a trahi ses idéaux religieux pour se ranger derrière les ambitions autoritaires du président Faustin-Archange Touadéra, révélant un opportunisme criant. Sa participation à une marche de soutien à la modification constitutionnelle en 2022 à Damara, visant à permettre un troisième mandat présidentiel, et sa récente nomination, il y a trois semaines, à une commission gouvernementale ne font que confirmer son rôle de pion dans les machinations du régime.

En 2022, après celle de Damara, Théodore Kapou s’est illustré en rejoignant la marche massive du 8 juillet à Bangui, organisée par le Cercle de Réflexion pour la Constitution Républicaine (CRCR). Environ 500 personnes ont défilé, passant devant le Monument des Martyrs pour rallier le stade 20 000 places, dans le but explicite de soutenir le projet de révision de la Constitution de 2016. Cette initiative, portée par Touadéra et ses alliés, visait à supprimer la limitation des mandats présidentiels, ouvrant la voie à une présidence potentiellement à vie. Kapou, en se joignant à cette manifestation, a prêté sa voix et son image d’homme de Dieu à une cause largement dénoncée par les centrafricains comme une tentative de consolidation dictatoriale. Alors que des voix s’élevaient pour critiquer cette réforme, accusant Touadéra de manipuler le processus démocratique, Kapou a choisi de s’aligner sur le pouvoir, trahissant ainsi les aspirations d’un peuple centrafricain.

Cette marche n’était pas un acte exceptionnel. Kapou, en soutenant publiquement le référendum constitutionnel annoncé par Touadéra le 12 août 2022, s’est positionné comme un relais zélé du régime. Ce projet, finalement validé frauduleusement par référendum en juillet 2023 avec soi-disant 95,27 % des voix dans un scrutin boycotté par l’opposition et entaché de fraude, a permis à Touadéra de contourner la Constitution de 2016, qui limitait le nombre de mandats à deux. La participation de Théodore Kapou à cette entreprise frauduleuse, sous prétexte de répondre aux « aspirations profondes du peuple », comme l’affirmait Touadéra, révèle une instrumentalisation de sa stature religieuse pour légitimer un agenda politique.

Plus récemment, il y a trois semaines, Kapou a été nommé à une commission liée au pouvoir, un poste perçu comme une récompense pour sa loyauté. Cette démarche opportuniste contraste avec son discours autoproclamé de neutralité, où il prétend, à travers son parti, la Mission d’évangélisation pour le salut du monde en République centrafricaine, vouloir « faire la politique autrement » en éduquant le peuple centrafricain. Comment peut-on prôner l’unité et la justice tout en soutenant un régime critiqué pour son clientélisme, sa corruption et sa dépendance aux mercenaires de Wagner? Cette contradiction éclaire le véritable visage de Théodore Kapou: un homme qui utilise l’évangile comme un masque pour servir ses ambitions personnelles.

Théodore Kapou n’en est pas à son premier flirt avec la politique. En 2015, il avait exprimé des ambitions politiques, se présentant comme porteur d’une vision pour une Centrafrique unie. Ses déclarations de l’époque, où il invoquait des figures bibliques pour justifier son engagement, rappellent celles de 2025, lorsqu’il comparait son action à celle de Martin Luther King ou de Barthélemy Boganda, père fondateur de la RCA. Pourtant, loin de lutter pour la justice ou l’égalité, Kapou semble avoir choisi le camp du pouvoir, s’éloignant des idéaux qu’il revendique. Sa participation à la marche de 2022 et son intégration récente dans une commission gouvernementale ne sont que les derniers chapitres d’un parcours tinté de.

En République centrafricaine, où la population endure une insécurité chronique, une pauvreté extrême et une crise humanitaire sans fin, des figures comme Théodore Kapou , qui se drapent dans la foi pour mieux servir les puissants, incarnent une trahison profonde. Alors qu’il prêche l’unité et la citoyenneté, ses actions contribuent à légitimer un système qui marginalise les voix dissidentes et perpétue les divisions. Son soutien à la modification constitutionnelle de 2022 et sa nomination récente montrent qu’il a choisi de marcher aux côtés du régime de Touadéra, au détriment des Centrafricains qui aspirent à une véritable justice et à une démocratie digne de ce nom….

 

Source: Corbeau News Centrafrique

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