Les Grandes Découvertes de 2022 et l’Ère des Chatbots

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Les Grandes Découvertes de 2022 et l'Ère des Chatbots
Les Grandes Découvertes de 2022 et l'Ère des Chatbots

Africa-Press – CentrAfricaine. Au 20e siècle, Eliza était l’un des agents conversationnels, ou chatbot, les plus connus. Conçu par Joseph Weizenbaum au Massachusetts Institute of Technology (Cambridge, États-Unis) au milieu des années 1960, il imitait un psychothérapeute rogérien, répétant sous forme de questions les propos du patient. Si le programme a fait sensation à l’époque, les chatbots n’ont, il faut le reconnaître, jamais vraiment été époustouflants. Jusqu’en novembre 2022 et ChatGPT.

Mise en ligne par son développeur OpenAI, cette interface en langage naturel sidère d’emblée par la fluidité de son expression, son apparente capacité à répondre à tout avec assurance, et l’illusion qu’elle comprend ce qu’on lui dit. D’autres suivent rapidement, tout aussi performantes: Bard/Gemini de Google, Claude d’Anthropic, Le Chat de Mistral AI, Moshi de Kyutai, Meta AI de Meta…

Aucune connaissance à proprement parler

Derrière ces outils d’intelligence artificielle (IA) se trouve une nouvelle génération d’algorithmes: les LLM, ou grands modèles de langage. En l’occurrence, les modèles GPT pour ChatGPT. Ils reposent sur des méthodes d’apprentissage profond (deep learning) connues depuis la fin des années 1980, mais qui n’ont vraiment commencé à bien marcher qu’à partir de 2012 et qui n’ont cessé de s’améliorer depuis.

C’est d’ailleurs pour leurs travaux en la matière que l’Américain John Hopfield et l’Anglo-Canadien Geoffrey Hinton ont reçu le prix Nobel de physique en octobre 2024. Le second avait déjà obtenu le prix Turing en 2019, avec le directeur du laboratoire d’IA de Meta Yann Le Cun et l’universitaire canadien Yoshua Bengio.

Les LLM ne suivent plus des règles pré-écrites comme les anciens chatbots. Ils ont été entraînés sur une quantité faramineuse de données textuelles (à commencer par l’essentiel des contenus publiés en ligne), à l’aide de capacités de calcul énormes. De l’analyse statistique de ces corpus, ils tirent d’eux-mêmes des règles qui leur permettent de générer une réponse calculée comme étant la plus probable, tant sur la syntaxe que sur la manière de s’exprimer ou le style, en fonction de la question posée. En clair, les LLM ne sont pas codés pour bien conjuguer ou compter, ni pour vérifier des faits. Ils n’ont aucune connaissance à proprement parler.

Plus que dans la technologie, déjà connue, c’est dans l’usage que réside la révolution. C’est la première fois que des outils aussi puissants sont proposés au grand public, via des interfaces simples et intuitives, pour créer du texte mais aussi des images, du code informatique ou des vidéos. Le tout en manipulant un matériau hautement synonyme d’intelligence: le langage.

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