Centres De Torture De Touadéra Documentés Devant La CPI

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Centres De Torture De Touadéra Documentés Devant La CPI
Centres De Torture De Touadéra Documentés Devant La CPI

Africa-Press – CentrAfricaine.
Il existe en République centrafricaine des lieux dont le simple nom fait trembler. Camp de Roux. OCRB. Ngaragba. SRI. Ce ne sont pas des prisons. Ce sont des antichambres de l’enfer, où l’État centrafricain et ses supplétifs russes torturent, humilient et font disparaître tous ceux qui osent s’opposer au régime Touadéra.

La communication déposée le 8 octobre 2025 à la Cour pénale internationale lève le voile sur un système organisé de détention arbitraire et de torture qui fonctionne en toute impunité depuis 2018. Un système où les mercenaires de Wagner, les Forces armées centrafricaines (FACA), les Forces de sécurité intérieure (FSI) et la milice présidentielle des “Requins” collaborent pour enlever, séquestrer, torturer et faire disparaître opposants politiques, membres de l’ethnie gbaya, journalistes, militaires récalcitrants et simples citoyens soupçonnés de sympathie pour la rébellion.

Les chiffres sont accablants. Les témoignages sont glaçants. Et la responsabilité du président Touadéra est écrasante.

526 violations en un an, l’ONU a bien tout documenté. En effet, entre juillet 2020 et juin 2021, la Division des Droits de l’Homme de la MINUSCA et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme ont recensé 526 violations des droits humains et du droit international humanitaire à travers la RCA, faisant au moins 1 221 victimes, dont 144 civils.

Parmi ces violations figuraient des exécutions sommaires, des arrestations et détentions arbitraires et des actes de torture liés au conflit. Près de 46% de ces incidents confirmés étaient en partie attribuables aux FACA, aux FSI et aux instructeurs militaires russes opérant pour le Groupe Wagner.

Ces chiffres ne reflètent qu’une partie de la réalité. Car beaucoup de victimes ne parlent jamais. Par peur. Par honte. Ou parce qu’elles ont tout simplement disparu.

L’ONG Human Rights Watch a documenté qu’en janvier 2019, des éléments du Groupe Wagner avaient détenu arbitrairement et torturé un groupe de 14 hommes à Bambari en raison de leur appartenance présumée à un groupe rebelle.

Deux des victimes ont témoigné avoir été torturées par des soldats russophones qui les ont frappées avec des barres de fer. Les mercenaires de Wagner ont également sectionné le doigt d’une des victimes et l’ont étranglée avec une chaîne.

Ce n’était qu’un début.

Après le déclenchement du conflit contre la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) en décembre 2020, les mercenaires de Wagner, les FACA, les FSI et les “Requins” se sont rendus responsables de nombreuses arrestations et détentions arbitraires ainsi que d’actes de torture sur la population civile.

Les cibles: opposants, Gbayas, musulmans, Peuhls. Ces exactions ont visé principalement:

– Des civils accusés à tort de collusion avec la CPC
– Des opposants présumés au régime Touadéra
– Des membres du parti Kwa na Kwa (KNK) de l’ancien président François Bozizé
– Des membres de l’ethnie gbaya, celle de Bozizé
– Des membres des communautés peuhl et musulmanes
– Des officiers militaires récalcitrants au pouvoir
– Des journalistes et défenseurs des droits humains

En mars 2022, Michelle Bachelet, alors Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, avait dénoncé le fait que “la réponse gouvernementale aux groupes armés passait par des arrestations arbitraires de plus en plus nombreuses de membres de communautés déjà vulnérables, comme les musulmans et les Peuls, que le gouvernement associe aux groupes armés”.

En septembre 2023, l’Expert Indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en RCA rapportait que les FACA et les FSI se sont rendus responsables de nombreuses arrestations et détentions arbitraires visant principalement les communautés peules musulmanes considérées comme complices des groupes armés, ainsi que des actes de torture commis principalement lors d’opérations menées dans des villages ainsi qu’à des postes de contrôle et de surveillance.

2023: 431 arrestations arbitraires, 1521 victimes. Pour l’année 2023 seule, le Haut-Commissariat aux Nations Unies aux Droits de l’Homme a conclu à une “situation persistante et inquiétante” des arrestations et détentions illégales commises par les FACA, les FSI et les différentes brigades spécialisées de l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRB) et de la Section de Recherches et d’Investigations (SRI).

Les statistiques sont implacables: 431 arrestations et détentions arbitraires rien qu’en 2023, affectant un total d’au moins 1 521 victimes.

De plus, 125 cas de torture ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants ont été recensés en détention sur l’année 2023, certains ayant causé des décès.

Les actes de torture ont été signalés dans des établissements pénitentiaires, dans des unités de police et de gendarmerie et dans des bases du Groupe Wagner où des personnes sont illégalement détenues.

Les principaux centres de torture documentés sont:

Prison militaire située à Bangui, Camp de Roux est devenu un symbole de l’arbitraire. La Cour pénale internationale connaît déjà cet établissement pour les exactions qui y ont été perpétrées lors de la période précédente (situation RCA II).

Rien n’a changé. Au contraire.

En 2023, les Nations Unies ont documenté qu’au Camp de Roux, 20 personnes étaient détenues depuis plusieurs années sans n’avoir jamais rencontré un seul magistrat.

Des témoins décrivent des conditions de détention épouvantables:

– Conditions d’hygiène déplorables

– Nourriture insuffisante et avariée

– Surpopulation carcérale

– Absence d’assistance médicale

Un témoin rapporte avoir été torturé par les “Requins” au Camp de Roux avant d’être détenu pendant des mois à la SRI puis à Ngaragba. Les “Requins” l’ont tabassé avec un bâton et des ceinturons sur plusieurs parties de son corps. Depuis les tortures, le témoin souffre de diverses pathologies et est constamment sous assistance respiratoire.

L’OCRB, dirigé par Armel Paraba, est devenu le centre névralgique de la collaboration entre Wagner et la police centrafricaine.

Depuis au moins 2021, les mercenaires de Wagner et Paraba collaborent dans le cadre de missions d’arrestations arbitraires. Un témoin ayant participé à plusieurs de ces missions confirme qu’avant chaque mission, des réunions avaient lieu à l’OCRB avec Paraba et des mercenaires de Wagner.

Plusieurs missions menées conjointement par des mercenaires de Wagner et l’OCRB en vue de procéder à des arrestations arbitraires ont également été effectuées à la demande de Bienvenu Zokoué, Directeur Général de la Police.

Paraba et Zokoué ne refusent rien aux mercenaires de Wagner.

Paraba a notamment affirmé à un témoin en détention que “les mercenaires de Wagner peuvent décider de tuer toute personne sur le terrain s’ils estiment celle-ci coupable de quoi que ce soit”.

Zokoué a également facilité la mise en place de tortures par Wagner à l’OCRB. Zokoué et Vitali Perfilev, l’un des trois dirigeants du Groupe Wagner en RCA, se sont rencontrés à de nombreuses reprises au Camp de Roux ou au siège de la police.

La prison centrale de Bangui, Ngaragba, est le terminus de nombreux détenus arbitraires. Les conditions y sont inhumaines.

Un témoin décrit avoir été placé arbitrairement pendant des mois en isolement à Ngaragba sans pouvoir recevoir de visites ou d’assistance médicale. Le témoin a ensuite dû payer les autorités de la prison afin d’éviter de retourner en isolement.

Les unités de police et institutions pénitentiaires, telles que l’OCRB et Camp de Roux, empêchent les personnes arrêtées pour raisons politiques de recevoir des visites, y compris des visites d’avocats.

Unité de gendarmerie devenue un centre de détention illégale, la SRI accueille régulièrement des personnes enlevées par les “Requins”, la Garde Présidentielle ou Wagner.

Des témoins confirment que des mercenaires de Wagner se rendent régulièrement à la SRI avec des mercenaires afin d’y réquisitionner des gendarmes du Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) pour que ces derniers partent en opérations aux côtés des mercenaires de Wagner.

Un témoin détenu plusieurs mois à la SRI a vu Dimitri Sytyi, l’un des principaux dirigeants de Wagner en RCA, se rendre régulièrement à la SRI pour y réquisitionner des gendarmes.

Plusieurs témoins ont été détenus et torturés directement dans les bases du Groupe Wagner: au camp de Roux, à Berengo (60 km de Bangui), près de l’aéroport de Bangui M’Poko, à Bossangoa, à Bouar.

Tous les témoins ayant été détenus dans les bases Wagner y ont fait l’objet de tortures.

– Frappés presque à mort avec des matraques

– Décharges électriques

– Amputation

– Simulations de noyade (waterboarding)

– Strangulation avec des chaînes

– Section de doigts

Des cas d’amputation et de simulations de noyade commis par les mercenaires de Wagner avaient déjà été rapportés par le Groupe de Travail sur les Mercenaires dès mars 2021.

Le système fonctionne selon un circuit bien connu:

Étape 1: L’arrestation

Les mercenaires de Wagner, accompagnés ou non de gendarmes, de policiers ou de FACA, procèdent à l’arrestation. Aucun mandat d’arrêt n’est jamais présenté. Les victimes sont enlevées à leur domicile, souvent de nuit.

Des témoins confirment que des mercenaires de Wagner se rendent dans des postes de gendarmerie ou à la SRI et y réquisitionnent des gendarmes afin de procéder à des arrestations arbitraires.

De nombreux témoins ont ainsi été arrêtés par des mercenaires de Wagner accompagnés de gendarmes ou par des gendarmes directement, avant d’être remis aux mercenaires de Wagner, puis détenus dans leurs bases.

Dès septembre 2021, le Groupe de Travail sur les Mercenaires rapportait que des personnes détenues dans les postes de police ou de gendarmerie ont été remises aux mercenaires de Wagner afin d’être transférées dans leurs bases, sans aucune garantie de procès équitable.

Étape 2: La torture dans les bases Wagner

Les victimes sont emmenées dans une base Wagner où elles sont torturées pour “avouer” leur appartenance à un groupe rebelle ou leur sympathie pour l’opposition.

Un témoin arrêté arbitrairement a été torturé dans une base Wagner avant d’être détenu au Camp de Roux. Un autre témoin, qui avait été arrêté sur base d’allégations de contacts avec François Bozizé, a été torturé par décharges électriques dans une base Wagner.

Étape 3: Le transfert en prison

Après la torture, les victimes sont transférées dans des postes de police, de gendarmerie ou des établissements pénitentiaires: Camp de Roux, OCRB, SRI, Ngaragba.

Un témoin qui était en détention au Camp de Roux confirme avoir parlé à Dimitri Sytyi depuis sa cellule. Sytyi lui avait dit qu’il avait personnellement contacté l’OCRB et la SRI afin d’opérer son transfert dans un autre établissement pénitentiaire.

Les établissements pénitentiaires se rendent ainsi complices de ces pratiques illégales en accueillant et en maintenant en détention, souvent sans base légale ni procédure judiciaire régulière, des personnes arrêtées arbitrairement, tout en tolérant les actes de torture qui y sont perpétrés.

Étape 4: La détention sans fin

Une fois transférés, les détenus restent en prison pendant des mois, voire des années, sans procès.

Aucun des témoins rencontrés par les enquêteurs n’a été arrêté sur base d’un mandat d’arrêt officiellement émis par un magistrat centrafricain.

De nombreux témoins et personnes codétenues sont restés détenus pendant des mois ou des années sans qu’aucune date de procès n’ait été fixée à leur égard ni même qu’aucun développement judiciaire de leur dossier n’ait été constaté.

En d’autres termes, les individus restent détenus sans savoir si et quand leur détention prendra fin.

Des témoins n’ont reçu l’assistance d’un avocat que parce qu’ils avaient les moyens financiers de s’en procurer un par eux-mêmes.

Les témoignages recueillis montrent que les arrestations et détentions arbitraires sont menées sur base de:

– Appartenance au KNK, le parti politique de François Bozizé

– Allégations de contacts avec Bozizé ou avec la CPC

– Liens avec un opposant politique au régime Touadéra

– Prises de positions contraires au régime Touadéra

– Appartenance à l’ethnie gbaya

L’un des cas les plus emblématiques est celui du Général Ludovic Ngaïfé, ancien Chef d’État-Major des FACA.

Ngaïfé a été victime d’une arrestation arbitraire à son domicile par des éléments des Wagner, de la gendarmerie, de la police, des FACA et de la milice des “Requins”.

Son arrestation était liée à ses prises de positions considérées comme opposées au régime Touadéra.

Après son enlèvement, Ngaïfé a été détenu arbitrairement à la SRI et au Camp de Roux.

Même un général, ancien chef de l’armée, n’est pas à l’abri.

Un témoin, qui était parlementaire au moment des faits, a été arrêté au sein de l’Assemblée Nationale par des gardes présidentiels, accompagnés de policiers et de gendarmes, avant d’être détenu arbitrairement à la SRI et à Camp de Roux.

L’immunité parlementaire n’existe plus en Centrafrique.

D’autres témoins sont de simples citoyens, arrêtés pour avoir exprimé une opinion, pour être membre du mauvais parti politique, ou simplement pour appartenir à la mauvaise ethnie.

Un témoin a été arrêté arbitrairement par la Garde Présidentielle et torturé en public par treize éléments de la Garde Présidentielle. Le témoin est passé proche de la mort en raison des tortures subies et continue à ce jour d’en souffrir des séquelles.

Il a ensuite été détenu à la SRI et à Ngaragba sur base de fausses accusations d’atteinte à la sûreté de l’État.

Un autre témoin a été arrêté arbitrairement par des éléments des FACA et de la Garde Présidentielle sur base de fausses allégations de complicité avec des rebelles et de coup d’État. Le témoin a été torturé et ligoté en public par des FACA avec pour témoins la gendarmerie et la population locale, avant d’être transféré à la SRI.

Les témoignages décrivent des méthodes de torture d’une brutalité extrême:

– Coups avec barres de fer, matraques, bâtons, ceinturons

– Décharges électriques

– Strangulation avec des chaînes

– Section de doigts

– Amputation

– Simulation de noyade (waterboarding)

– Tabassage jusqu’à perte de connaissance

L’objectif est toujours le même: forcer les victimes à avouer à tort qu’elles sont membres d’un groupe rebelle, qu’elles soutiennent Bozizé, qu’elles complotent contre Touadéra.

Human Rights Watch a documenté qu’entre juin et août 2021, les FACA ont arrêté et détenu au moins 21 hommes dans un trou à ciel ouvert sur une base militaire à Alindao pendant une durée allant de 4 jours à un mois pour certains d’entre eux.

Des mercenaires de Wagner et des FACA les ont ensuite tabassés afin de les forcer à avouer à tort qu’ils étaient membres d’un groupe rebelle appartenant à la CPC.

Certains de ces hommes ont ensuite été abattus.

Le système judiciaire centrafricain est totalement instrumentalisé par le pouvoir.

Des témoins arrêtés arbitrairement pour raisons politiques ont été présentés devant le doyen des juges, Mathieu Nana Bibi, un militant du MCU (le parti de Touadéra) placé à son poste de doyen des juges afin de traiter tous les dossiers de détenus politiques.

Nana Bibi a confirmé explicitement à un témoin ne pas pouvoir ordonner de libération de détenus dont les dossiers concernent des affaires politiques.

Dans le même sens, Arnaud Djoubaye Abazène, Ministre de la Justice, a indiqué au proche d’un témoin qu’une personne arrêtée pour raisons politiques peut rester détenue pendant des mois sur base du refus de mercenaires de Wagner d’approuver une libération préalable de la personne.

Wagner décide. La justice centrafricaine obéit.

Un témoin victime d’une arrestation arbitraire a confirmé que Gervais Yarkokpa (membre de la Garde Présidentielle et parent de Touadéra), Gabriel Patassé (lieutenant-colonel des FACA) et la SRI collaborent avec un Procureur de la République, Benoit Narcisse Foukpio, afin de procéder à l’arrestation arbitraire de civils considérés comme des opposants au régime Touadéra.

Des témoins ont confirmé que les magistrats centrafricains sont soumis au pouvoir, ont peur d’instruire des dossiers et certains juges ont ouvertement avoué à des proches de détenus que les dossiers politiques liés à Bozizé ne doivent pas être rapidement traités.

Ce qui frappe dans la documentation présentée à la CPI, c’est le caractère systématique et organisé de ces violations.

Il ne s’agit pas de bavures. Il ne s’agit pas d’excès isolés commis par des éléments incontrôlés.

Il s’agit d’un système de répression politique mis en place par Touadéra, géré par son “cercle restreint” et ses alliés du Groupe Wagner, et exécuté par les forces de sécurité centrafricaines sous leur contrôle.

Les Nations Unies le confirment. En 2023, le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme parle d’une “situation persistante et inquiétante”.

Dès septembre 2021, le Groupe de Travail sur les Mercenaires rapportait que la coopération entre les autorités de police locales avec les mercenaires russes du Groupe Wagner constituait une entrave majeure à l’accès des victimes à la justice car les victimes sont dissuadées de déposer une plainte ou de demander des réparations pour des exactions commises à leur égard par les mercenaires russes et les FACA.

Les conclusions du Groupe de Travail sur les Mercenaires sont toujours valables à ce jour.

En tant que Président de la République, Chef suprême des armées et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Touadéra exerce un pouvoir de jure sur l’ensemble de la chaîne de commandement militaire, sécuritaire et judiciaire.

Il dispose également d’un pouvoir de facto sur les mercenaires des Wagner, les “Requins” et les miliciens soutenant son régime.

En sa qualité de supérieur hiérarchique, Touadéra ne peut ignorer les exactions massives, systématiques et répétées commises par ses subordonnés.

Le document déposé à la CPI établit que Touadéra a sciemment usé d’un système pyramidal dans lequel les ordres sont transmis par des proches collaborateurs faisant partie d’un cercle restreint et les Dirigeants du Groupe Wagner.

Chaque ordre est attribué à la Présidence et aucun ordre donné par le cercle restreint de Touadéra ou un Dirigeant de Wagner ne peut être contesté par les subordonnés.

Touadéra, son cercle restreint et les Dirigeants de Wagner n’ont mis en place aucune action punitive ou préventive vis-à-vis des exactions commises par leurs subordonnés en RCA.

Une autorité politique proche de Touadéra a confirmé que les exactions sont faites pour protéger le pouvoir de Touadéra et que toute personne disposée à dénoncer les exactions reçoit pour ordre de se taire de la part de la Présidence.

Camp de Roux. OCRB. Ngaragba. SRI.

Ces noms doivent résonner à La Haye comme ont résonné ceux d’Abou Ghraib, de Guantanamo, de la prison de Hama en Syrie.

Ce sont les noms de lieux où l’État centrafricain, avec la complicité active du Groupe Wagner, torture systématiquement ses propres citoyens.

526 violations documentées en un an. 431 arrestations arbitraires en 2023. 1521 victimes. 125 cas de torture. Des centaines de personnes détenues pendant des années sans procès. Des dizaines de témoignages convergents.

Ce n’est pas le chaos d’une guerre civile. C’est un système de terreur organisé depuis le sommet de l’État.

Et ce système a un nom: Faustin-Archange Touadéra.

Et des complices: Dimitri Sytyi, Vitali Perfilev, Valery Zakharov, Jules Wananga, Hassan Bouba, Bienvenu Zokoué, Armel Paraba, Mathieu Nana Bibi, Arnaud Abazen.

La Cour pénale internationale est saisie.

À elle de dire si torture, détention arbitraire et disparition forcée commises de manière systématique contre une population civile relèvent de sa compétence.

 

Source: Corbeau News Centrafrique

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