Africa-Press – CentrAfricaine.
La plainte déposée par les Douze Apôtres contre le Président Faustin Archange Touadéra auprès de la Cour pénale internationale (CPI) provoque une vive inquiétude au sein du régime. L’incertitude sur la procédure judiciaire internationale alimente les spéculations et les commentaires contradictoires parmi les partisans du chef de l’État.
Le pouvoir ne sait pas si la CPI a déjà déclenché le processus d’enquête, comment elle va procéder, ni quelles seront les suites données à cette plainte. Cette méconnaissance des mécanismes de la justice internationale crée une forme de paranoïa au sein du régime.
Des interprétations contradictoires. Certains proches du pouvoir minimisent la portée de cette démarche, affirmant qu’il ne s’agirait que d’une simple communication adressée à la CPI et non d’une plainte formelle. Selon eux, dans 90% des cas, ces communications ne débouchent sur aucune action concrète et Touadéra n’aurait rien à craindre.
D’autres soulignent le récent voyage du Président au Gabon, qui s’est déroulé sans incident. Certains s’attendaient à une arrestation lors de ce déplacement, mais rien ne s’est produit, ce qui alimenterait la thèse d’une absence de risque immédiat.
C’est la méconnaissance des procédures de la CPI qui est à l’origine de la panique. En effet, ces différentes réactions témoignent d’une incompréhension profonde du fonctionnement de la Cour pénale internationale. Beaucoup imaginent qu’un dépôt de plainte entraînerait immédiatement l’émission d’un mandat d’arrêt. Or, la CPI suit des procédures longues et complexes qui nécessitent d’abord une phase d’enquête approfondie et la documentation des faits avant toute décision.
Au passage, il faut rappeler que la CPI ne dispose ni d’armée ni de force de police propre. Son action dépend largement de la coopération des États membres. Certains pays, considérés comme des alliés du régime centrafricain, pourraient refuser d’arrêter Touadéra alias Baba Kongoboro en cas de visite officielle. La Chine, la Russie ou d’autres pays africains amis pourraient choisir de ne pas collaborer avec la Cour.
Des précédents historiques à prendre en compte. L’histoire de la CPI montre que certains dirigeants ont été visés par des mandats d’arrêt publics, comme l’ancien président soudanais Omar El-Béchir, Vladimir Poutine, Président de la Russie. D’autres chefs d’État, comme l’ancien président kényan, ont choisi de se rendre à La Haye pour se défendre directement devant la Cour.
Si Baba Kongoboro est convaincu de son innocence, rien ne l’empêcherait théoriquement de se présenter avec ses avocats pour se défendre. Mais la stratégie actuelle du régime semble plutôt consister à minimiser la portée de cette plainte et à compter sur des soutiens internationaux.
C’est vraiment une situation qui divise l’opinion centrafricaine. Dans les rues de Bangui et à travers le pays, les spéculations vont bon train. Certains prédisaient une arrestation dès le 8 octobre, d’autres lors du voyage au Gabon. Cette fébrilité témoigne de l’impact psychologique de cette plainte sur le régime et ses partisans.
La suite de cette affaire dépendra de la décision de la CPI d’ouvrir ou non une enquête formelle, puis de la volonté politique des États partenaires de coopérer avec la justice internationale. Mais pour les faits, il ne fait aucun doute, les preuves sont là et documentées. Des milliers des victimes pleurent et continuent de pleure en silence.
Source: Corbeau News Centrafrique
Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press





