Wagner Veut Récupérer 200 Hectares de Forêt

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Wagner Veut Récupérer 200 Hectares de Forêt
Wagner Veut Récupérer 200 Hectares de Forêt

Africa-Press – CentrAfricaine.
Les mercenaires russes du groupe Wagner intensifient leurs demandes au gouvernement centrafricain pour obtenir des concessions forestières dans la Lobaye, officiellement pour cultiver du cacao, officieusement pour l’exploitation illégale des bois.

Le groupe Wagner multiplie les pressions sur le gouvernement centrafricain depuis plusieurs mois pour obtenir de nouvelles concessions forestières dans la préfecture de la Lobaye. Selon des informations recoupées auprès du ministère de l’administration du territoire, le groupe Wagner demande depuis quelques mois l’attribution de 200 hectares vers Pissa, en direction de Mbaïki, pour reprendre leurs activités d’exploitation forestière.

Officiellement, Wagner prétend vouloir se lancer dans la culture du cacao sur ces terres. Cette façade agricole ne trompe personne au sein du gouvernement qui a parfaitement compris les véritables intentions des mercenaires russes. Derrière cette couverture se cache un projet d’exploitation forestière illégale, continuation de leurs activités passées dans la préfecture.

Cette nouvelle demande intervient après l’arrêt forcé de leurs précédentes opérations forestières dans la Lobaye. Pendant plusieurs mois, Wagner avait exploité massivement les forêts centrafricaines, exportant des quantités importantes de bois brut vers l’étranger. Cette exploitation intensive avait fini par attirer l’attention de la communauté internationale.

Les pressions internationales avaient contraint le Cameroun, pays de transit traditionnel, à interdire l’exportation de ces bois sur son territoire. Cette décision camerounaise avait effectivement stoppé les exportations de Wagner, les privant d’une source de revenus considérable et les contraignant à cesser temporairement leurs activités forestières.

La CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale) avait également durci sa position en interdisant l’exportation de bois brut. Cette réglementation exige désormais que le bois soit transformé localement avant toute exportation, compliquant considérablement les opérations de Wagner qui privilégiaient l’exportation directe de grumes.

Face à ces obstacles réglementaires, Wagner tente aujourd’hui un retour en force en multipliant les pressions sur les autorités centrafricaines. Le ministre de l’Administration du territoire fait l’objet de sollicitations particulièrement insistantes de la part des mercenaires russes qui cherchent à accélérer l’attribution de leurs nouvelles concessions.

La semaine dernière, Wagner a intensifié ses démarches en adressant des courriers officiels réclamant l’attribution rapide des 200 hectares demandés vers Pissa. Cette impatience témoigne de leur urgence à reprendre leurs activités lucratives d’exploitation forestière sous couvert de projets agricoles.

Le gouvernement centrafricain se trouve dans une position délicate face à ces pressions. D’un côté, il dépend militairement du soutien russe. De l’autre, il ne peut ignorer complètement les pressions internationales et les réglementations de la CEMAC concernant l’exploitation forestière.

Cette situation a donné lieu à un jeu complexe entre Wagner et les autorités centrafricaines. Le gouvernement semble temporiser, cherchant à ménager à la fois ses partenaires russes et ses engagements internationaux. Cette stratégie d’évitement agace visiblement Wagner qui multiplie les pressions pour obtenir satisfaction.

La demande de 500 hectares vers Pissa s’inscrit dans la stratégie plus large de Wagner de sécuriser ses sources de financement en République centrafricaine. L’exploitation forestière représente un secteur particulièrement lucratif que les mercenaires russes ne veulent pas abandonner définitivement.

Le choix de la zone de Pissa n’est pas fortuit. Cette région de la Lobaye dispose de ressources forestières importantes et d’un accès relativement facile aux voies de communication vers l’extérieur. Ces avantages logistiques facilitent l’exploitation et l’évacuation des produits forestiers.

La couverture “culture de cacao” choisie par Wagner témoigne de leur connaissance des enjeux locaux. Le cacao est effectivement une culture traditionnelle de la région qui peut justifier l’attribution de grandes surfaces. Cette façade agricole permet de masquer les véritables intentions d’exploitation forestière intensive.

L’insistance de Wagner pour obtenir rapidement ces concessions révèle aussi leur compréhension des enjeux temporels. Plus ils attendent, plus les pressions internationales risquent de se durcir et de compliquer leurs futures opérations. D’où leur volonté d’obtenir rapidement les autorisations nécessaires.

Source: Corbeau News Centrafrique

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