Dieudonné Ngoumbango Critique le Président Touadéra

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Dieudonné Ngoumbango Critique le Président Touadéra
Dieudonné Ngoumbango Critique le Président Touadéra

Africa-Press – CentrAfricaine. La République centrafricaine s’enlise dans la manipulation statistique selon l’opposant Dieudonné Ngoumbango.
Dieudonné Ngoumbango ne mâche pas ses mots. Le coordinateur de la plateforme des partis centristes s’attaque frontalement à la méthode Touadéra lors de l’émission Patara. Pour lui, le chef de l’État survit grâce à des statistiques venues d’ailleurs, déconnectées de la réalité centrafricaine.

“Chaque fois que les Africains, au lieu de statuer avec des moyens propres à eux, importent des moyens pour mesurer leur avancée économique ou sociale, c’est toujours avec beaucoup d’erreurs”, martèle l’opposant. Cette dépendance aux indicateurs occidentaux permet selon lui de maquiller un bilan catastrophique.

Les chiffres officiels parlent pourtant d’eux-mêmes. Avec 71% de Centrafricains vivant sous le seuil de pauvreté de 2,15 dollars par jour, la République centrafricaine affiche le PIB le plus faible de la CEMAC: 2,752 milliards de dollars seulement. La croissance de 2,1% en 2025 peine à suivre l’explosion démographique de 3,1% annuel.

Sur le terrain, la réalité tranche avec les rapports enjolivés. Le système de santé s’effondre avec un taux de mortalité infantile de 123 pour 1000 naissances. L’éducation souffre sous des classes de 150 élèves. L’accès à l’eau potable et à l’électricité demeure un luxe même à Bangui.

Dieudonné Ngoumbango pointe l’incohérence entre les moyens disponibles et les résultats. Les 1500 milliards de dollars du plan RCPCA et les 365 milliards promis par la Banque africaine de développement n’ont pas transformé le quotidien des Centrafricains. Ces ressources considérables se sont évaporées sans trace tangible.

L’opposant questionne la légitimité d’un troisième mandat. “Avec tous ces éléments, est-ce qu’on peut dire que le président Touadéra doit encore se représenter?”, lance-t-il. Le Mouvement Cœurs Unis, qui soutient cette candidature, mise sur des indicateurs flatteurs élaborés par des organismes internationaux plutôt que sur l’amélioration concrète des conditions de vie.

Cette stratégie de communication basée sur des données importées permet d’éviter l’examen minutieux de la gouvernance locale. Les populations de Bambari (385 km de Bangui), Berberati (584 km) ou Bossangoa (305 km) vivent une réalité bien éloignée des tableaux de bord colorés présentés aux partenaires internationaux.

La critique de Dieudonné Ngoumbango touche au cœur d’un problème plus large: l’inadéquation entre les outils de mesure conçus pour d’autres contextes et les besoins spécifiques centrafricains. Cette approche permet de noyer les échecs dans un flot de statistiques rassurantes pour les bailleurs de fonds, mais trompeuses pour les citoyens.

Face aux élections de 2025, cette polémique pose une question essentielle sur l’évaluation de l’action publique en République centrafricaine. Entre les chiffres rassurants des rapports officiels et la pauvreté persistante, l’écart grandit, alimentant une défiance croissante envers un pouvoir accusé de vivre dans l’illusion statistique plutôt que dans la transformation effective du pays.

Source: Corbeau News Centrafrique

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