Dominique Désiré ERENON: Fausses Informations Circulent

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Dominique Désiré ERENON: Fausses Informations Circulent
Dominique Désiré ERENON: Fausses Informations Circulent

Africa-Press – CentrAfricaine. La garde à vue du Dr Dominique Désiré ERENON, spécialiste de la constitution centrafricaine, dure maintenant, si l’on regarde le chrono, près de deux mois à la prison de la section de recherche et d’investigation de la gendarmerie.

En effet, cet universitaire centrafricain reste, depuis son arrestation le 3 octobre dernier, détenu dans des circonstances qui poussent les Centrafricains à s’interroger. Mais depuis quelques jours, le blogueur Joseph Prudence Maïté, connu sous le sobriquet de Kerembesse, a récemment diffusé sur les réseaux sociaux des informations concernant cette affaire. Mais nos investigations, menées auprès de différentes sources, démontrent catégoriquement que l’ensemble de ces propos contredit clairement la réalité des faits que nous avons recueillis.

Pour comprendre le début de ces rumeurs, il faut remonter à la source. Joseph Prudence Maïté, dans son live en direct, prétend que le Président Faustin-Archange Touadéra, alias Baba Kongoboro, aurait donné la semaine dernière des directives au juge d’instruction gérant le dossier ERENON. D’après ses dires, basés sur des sources qu’il qualifie de « concordantes », le Président aurait estimé que deux mois d’enfermement du juriste Dominique Désiré ERENON à la gendarmerie dépassaient la mesure raisonnable. Kerembesse, toujours dans son live, affirme que Touadéra aurait ordonné la comparution du Dr ERENON devant le juge immédiatement après la fête du 1er décembre, pour un placement sans délai à la maison d’arrêt de Ngaragba ou au camp de Roux sous mandat de dépôt. Ces propos, qu’il a lui-même partagés sur les réseaux sociaux, ont été repris par d’autres personnes et circulent, de bouche à oreille, dans le pays.

Ensuite, le blogueur Joseph Prudence Maïté tente d’expliquer à sa manière la rigueur du traitement réservé au dossier. Il assure, la main sur le cœur, que le Président n’aurait jamais accepté la rupture d’ERENON après une supposée collaboration avec Évariste Ngamana sur le projet constitutionnel.

Sur ce premier point, nous avons vérifié, et tout tombe à l’eau. C’est totalement faux. Nos recherches approfondies à la rédaction de CNC exposent une erreur chronologique claire: Évariste Ngamana, premier vice-président de l’Assemblée, n’avait aucun rôle dans l’élaboration du projet de constitution lorsque le Dr ERENON séjournait à Bangui. C’est uniquement deux années après le départ d’ERENON vers la France que Touadéra a confié à Ngamana la responsabilité du comité chargé de la rédaction de la nouvelle constitution, opération menée discrètement avec l’appui des mercenaires du groupe russe Wagner. La prétendue coopération entre les deux hommes, incluant de nombreux déplacements à Mandjo, s’avère donc chronologiquement inexacte.

Nos investigations montrent que tout a commencé avec des déplacements à Boali. C’était en présence du directeur de cabinet du Président, Obed Namsio, du ministre Arnaud Djoubaye Abazène et d’autres figures dont CNC se réserve de dénoncer publiquement les noms. Mais parler de Mandjo, encore moins de Ngamana, c’est une erreur grave. Cet homme n’est pas directement lié à la rédaction de la nouvelle constitution. C’est juste un figurant que Touadera a mis à la tête du comité chargé de la rédaction du projet de la nouvelle constitution.

Les propos de Joseph Prudence Maïté deviennent encore plus erronés lorsqu’il évoque un prétendu accord passé entre le Dr Dominique Désiré ERENON et Faustin-Archange Touadéra à Bruxelles, arrangement qui aurait facilité le retour du docteur au pays. Là encore, c’est totalement faux. Nos sources confirment l’absence totale de ce voyage à Bruxelles pour rencontrer le Président. Cet épisode, ainsi que le prétendu accord qui l’accompagne, n’ont jamais existé.

Joseph Maïté va jusqu’à prétendre que les mercenaires du groupe Wagner auraient découvert dans l’ordinateur du Dr ERENON un plan de renversement du gouvernement, impliquant des participants abkhazes, polonais et russes. Selon lui, ce scénario ferait écho à une mission confiée, au nom du Premier ministre, à Dominique Désiré ERENON et Sylvestre Vivien Goro, respectivement ministre directeur de cabinet et chef de cabinet du Premier ministre Firmin Ngrébada. Cette mission en Abkhazie aurait provoqué l’irritation de Wagner et conduit Touadéra à destituer les deux responsables de leurs fonctions.

Pour tenter de comprendre les faits, notre équipe d’investigation a interrogé des sources proches du dossier. Mais tout tombe complètement à l’eau. Nos informateurs crédibles au sein de la justice contestent formellement ces affirmations. D’après ces sources, l’intégralité des déclarations de Maïté sur ce point constitue une fabrication destinée à exercer peut-être une pression sur le Dr ERENON.

Pour aller plus loin, nous avons tenté de comprendre cet acharnement contre le Dr Dominique Désiré ERENON. La véritable raison de cette campagne de fausses informations serait, selon certaines sources de la rédaction de CNC, le refus du Dr ERENON de s’associer au mouvement des « 12 apôtres », une organisation reconnue pour son opposition au pouvoir en place. Les « 12 apôtres », dont Kerembesse fait partie, auraient reproché au Dr ERENON d’avoir décliné la rédaction d’une plainte de l’association contre le Président Touadéra devant la Cour pénale internationale.

« Techniquement, cette plainte ne peut aboutir », aurait expliqué le Dr ERENON, précisant qu’une simple association ne dispose pas de la capacité juridique de saisir la CPI par une plainte directe. Il faut nécessairement un cabinet d’avocats, et c’est ce que les 12 apôtres ont finalement fait avec le cabinet du maître Philip Larochelle. C’est d’ailleurs une excellente démarche très appréciée par la rédaction du CNC.

Pour plusieurs proches ainsi que pour la famille du Dr ERENON contactés par la rédaction, les prétendues informations de Kerembesse n’auraient d’autre but que de salir la réputation du docteur et d’exploiter l’affaire comme moyen de vengeance.

Le 1er décembre est maintenant passé. L’avenir demeure incertain: le Dr Dominique ERENON reste enfermé à la prison de la gendarmerie, et son dossier continue de refléter une situation où la réalité des faits se trouve noyée dans une guerre de l’information et une intrusion du pouvoir exécutif dans les affaires judiciaires.

Source: Corbeau News Centrafrique

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