Accusations Fausses d’un Ex-Colonel Contre l’Ex-Député

1
Accusations Fausses d'un Ex-Colonel Contre l'Ex-Député
Accusations Fausses d'un Ex-Colonel Contre l'Ex-Député

Africa-Press – CentrAfricaine.
Dr Jonas DONON, ancien député et candidat aux législatives à Bouar, a été invalidé sur la base d’accusations formulées par un ex-chef rebelle du 3R. Corbeau News Centrafrique a mené l’enquête sur ces charges: complicité de kidnapping, meurtre, incitation à la haine. Des allégations que la justice a avalé sans la moindre vérification.

Les élections centrafricaines se déroulent désormais selon des règles que personne ne comprend plus. Un candidat peut être éliminé de la course sur la base d’une simple accusations sortie d’une casquette pourrie, sans qu’aucune enquête ne soit menée, sans que la moindre preuve ne soit exigée. Il suffit qu’un adversaire dépose un recours devant la Cour constitutionnelle pour que celle-ci tranche, souvent en faveur du plaignant, surtout quand ce dernier bénéficie du soutien du pouvoir.

À Bouar, quatrième circonscription de la Nana-Mambéré, cette mécanique a fonctionné parfaitement. Souleyman Bi Hassan, ancien colonel du mouvement rebelle 3R et nouveau candidat du Mouvement des Cœurs Unis (MCU), a déposé un recours contre le Dr Jonas DONON. Quatre accusations graves figurent dans le document. Corbeau News Centrafrique s’est procuré le détail de ces charges.

Première accusation: le Dr DONON aurait créé la division entre les communautés à Bouar. C’est vraiment de la folie. Rien ne vient étayer cette affirmation. Aucun incident précis, aucune date, aucun témoignage. Juste une phrase sur un bout de papier. Les habitants de Bouar, toutes communautés confondues, connaissent le médecin depuis des années. Peulhs, musulmans, chrétiens. Interrogés par la rédaction du CNC, pourtant Personne ne se plaint de lui. La population locale dément formellement cette accusation.

Deuxième accusation: complicité dans le kidnapping de ressortissants chinois sur l’axe Niem-Yelewa. Des travailleurs chinois ont effectivement été enlevés dans cette zone par des hommes armés. L’affaire est connue. Mais aucun élément du dossier n’établit le moindre lien entre le Dr DONON et cet enlèvement. Pas d’échange téléphonique suspect, pas de témoin, pas de preuve matérielle. Alors, comment Souleyman Bi Hassan sait-il que DONON est complice? Sur quelle base affirme-t-il cette complicité? Le recours ne le précise pas. La Cour constitutionnelle n’a pas jugé utile de poser la question.

Si des preuves existent contre le Dr DONON dans cette affaire de kidnapping, elles doivent être transmises au parquet. Une enquête judiciaire doit être ouverte. Des poursuites pénales doivent être engagées. C’est ainsi que fonctionne un État de droit. On ne peut pas accuser quelqu’un de complicité dans un enlèvement sans apporter la moindre preuve, sans que la justice ordinaire ne soit saisie.

Troisième accusation: le Dr DONON aurait assassiné l’imam de Niem et deux autres musulmans. Cette charge est peut-être la plus grotesque du dossier. Elle confirme la folie de cet ex-chef rebelle du 3R. Il est vrai, L’imam de Niem a effectivement été tué. Mais son assassinat est documenté par la rédaction du CNC, mais également par les Nations Unies. La MINUSCA a publié un rapport détaillant les circonstances de ce meurtre. Ce sont des mercenaires russes du groupe Wagner qui ont exécuté l’imam. Toute la Centrafrique le sait. Les organisations internationales l’ont confirmé. Même un enfant connaît la vérité sur cette affaire.

Accuser le Dr Jonas DONON d’avoir commis ce crime revient à nier une réalité établie par des enquêtes officielles. C’est un mensonge pur et simple. Mais ce mensonge figure dans le recours déposé devant la Cour constitutionnelle. Et la Cour l’a accepté sans mener enquête.

Le Dr DONON est médecin vétérinaire. Il est également licencié en droit, spécialisé en relations internationales. Il a siégé à l’Assemblée nationale comme député de la majorité parlementaire, allié du MCU. Il a toujours soutenu les actions du président Faustin Archange Touadéra alias Baba Kongoboro.

Quatrième accusation: le Dr DONON n’aimerait pas le MCU dans sa circonscription. Cette dernière charge achève de démontrer l’absurdité du dossier. Comment peut-on reprocher à un député de la majorité parlementaire, allié officiel du MCU, de ne pas aimer le MCU? Jonas DONON a voté avec le gouvernement pendant toute la législature. Il a défendu les projets présidentiels à l’Assemblée. Son bilan parlementaire le prouve.

Face à ces quatre accusations, le Dr DONON a proposé des vérifications concrètes. Son téléphone portable est disponible pour consultation. Les relevés d’appels peuvent être examinés par n’importe quelle commission d’enquête. Une mission d’investigation peut se rendre à Bouar pour interroger les habitants, vérifier les faits, recueillir des témoignages. Le terrain est accessible. La population peut s’exprimer librement.

Rien de tout cela n’a été fait. La Cour constitutionnelle n’a envoyé aucune mission sur place. Elle n’a demandé aucune pièce complémentaire. Elle n’a confronté aucun témoignage. Elle a simplement tranché en faveur de Souleyman Bi Hassan. L’ancien colonel du 3R a eu gain de cause. Le médecin a été éliminé. En plus, cette conseil constitutionnel est censé appliqué la loi. Comment un chef rebelle peut-il être candidat? Un chef rebelle qui a tué au tant des centrafricains.

Ce qui est sur, cette décision ne vient pas de Bouar. Elle vient de Bangui. C’est une manipulation préparée au plus haut niveau de l’État. Les juges de la Cour constitutionnelle ont reçu des instructions. Souleyman Bi Hassan porte les couleurs du MCU, le parti présidentiel. Il doit être maintenu sur la liste électorale. Le Dr DONON gêne, pour des raisons qui restent obscures. Il doit disparaître de la course.

Le régime ne se cache même plus. Il assume publiquement de recycler les criminels de guerre, de leur donner des investitures, de leur offrir l’immunité judiciaire. Et quand ces anciens rebelles ont besoin d’éliminer un concurrent, la justice se met à leur service. Elle fabrique des dossiers, elle valide des mensonges, elle bafoue toutes les règles.

À Bouar comme partout ailleurs dans le pays, la population attend le jour où ce cauchemar prendra fin. Le jour où les vrais criminels seront jugés au lieu d’être élus. Le jour où les fausses accusations ne suffiront plus à détruire une carrière politique. Le jour où la Centrafrique redeviendra un État de droit.

Source: Corbeau News Centrafrique

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here