le temps des chenilles

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Africa-PressCentrAfricaineDe mai-juin à septembre-octobre, c’est en Centrafrique la saison des chenilles, communément appelées makongos en langue sango (la langue la plus parlée en Centrafrique). Les chenilles apparaissent en forêt avec les pluies qui s’abattent sur une partie du pays. Il s’agit de larves abondantes dans les forêts du sud-ouest de la Centrafrique (la Lobaye…)

Les Centrafricains en sont extrêmement friands. Elles remplacent, pour certains, la viande de bœuf dont le prix a beaucoup monté en raison du climat d’insécurité, en particulier, des vols de bétail, des « coupeurs de routes » qui rackettent les vachers, des conflits entre agriculteurs et éleveurs peuls.

Ces chenilles sont particulièrement riches en protéines. Ceci est appréciable dans un pays confronté à une malnutrition chronique.

On estime que 85 % de la population centrafricaine en consomme en pleine saison.

Les chenilles se trouvent sur les étals des marchés des quartiers populaires, au kilomètre 5 à Bangui. On les achète fraîches, séchées ou grillées. On les mange accompagnées de pâte d’arachide, grillées, en brochettes.

Ce sont plus d’une douzaine d’espèces comestibles qui sont ramassées au sol ou sur les feuilles par les Pygmées, ces chasseurs-cueilleurs qui ont une parfaite connaissance de la forêt.

La vente de ces chenilles à des femmes tenant commerce sur les marchés en ville est pour eux une source de revenus non négligeable et leur évite de trop s’éloigner des zones forestières qui sont, en ces temps troublés, un refuge.

Les Pygmées craignent les milices qui occupent toujours une grande partie du territoire. La forêt reste leur habitat traditionnel même si, avec les grandes sociétés exploitant le bois, la forêt recule.

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