Africa-Press – CentrAfricaine. Dans la journée du jeudi 17 juillet 2025, les centrafricains du monde entier sont secoués par une photo d’un PRISONNIER qui heurte toutes les sensibilités et trés vite devenue virale sur les réseaux sociaux.
En effet, il s’agit d’une série de photos qui dépeint une scène post-crime où le corps inerte du commandant Armel Sayo arrêté par les autorités aéroportuaires camerounaises et extradé dans la capitale centrafricaine dans des conditions jugées opaques baignait dans une marre de sang.
D’emblée, le premier réflexe était de croiser les informations, de faire des recoupements parfois avec des organes de presse et même de recourir à de personnes ressources pour authentifier les images, reconstituer les circonstances du crime et de circonscrire les mobiles ou motivations.
Il apparaît important de souligner que même la famille et les avocats qui logiquement devraient situer l’opinion publique ne sont à mesure de fournir des informations fiables de nature à apaisée les inquiétudes.
La stratosphère était sous peu submergé d’un sentiment palpable de colère, de haine, de crainte, d’incertitude d’incompréhension, de doute…amplifié par le mutisme impérial voire complice des autorités de Bangui.
Devant le désarroi, certains compatriotes se sont érigés en experts de la police scientifique pour faire des analyses balistiques dignes des séries “Colombo” de Peter Falk des années 60 en calculant l’angle de vue, la position du photographe, les petits détails de la photo etc…
D’autres doués en informatique font recours à des logiciels adaptés pour geolocaliser, dater et même de confirmer la véracité de la photo ou de déceler s’il s’agit d’un grossier montage.
Au bout de 24 heures d’inertie, les autorités de Bangui s’illustrent comme d’habitude par un communiqué laconique, évasif et creux qui ne rassure.
Qu’il s’agisse de l’intelligence artificielle ou pas et en absence de preuve de vie, cette disparition rappelle la precedente relative à la disparition tragique de l’ancien ministre Charles Massi en 2010 où le gouvernement de l’époque était dans la même posture de distraction de la population.
Au delà des rumeurs, qu’il soit mort ou vivant, il urge de rappeler que la rétention des informations liées à un crime et le fait de receler ou de cacher le cadavre d’une personne victime d’homicide ou décédée des suites de violences est constitutif d’une infraction pénale passible de lourdes peines de prison.
Cette disparition qui à mon avis ne sera pas la dernière ressasse la problématique des notions de justice et de l’extradition qui s’embourbent dans l’univers de la politique.
En outre, l’un des attributs d’un état de droit est l’obligation de ce dernier de rendre des comptes à sa population pour garantir sa quiétude car rassurer la famille dans de pareille circonstance est une nécessité qui s’impose.
Ressentant la même douleur de la famille Sayo, le citoyen lambda s’interroge:
1- Pour donner une légitimité et de crédit au communiqué gouvernemental, pourquoi sa famille et ses avocats ne peuvent-ils pas le voir?
2- Qu’est-ce que le pouvoir de Bangui perd t-il en fournissant la preuve réelle de vie?
3- Si ce que nous craignons tous est avéré, l’assassinat de Sayo constitue t-il l’une des exigences du récent accord de paix de Ndjamena?
4- À ce rythme de disparition de personnes sous protection judiciaire, combien de disparition synonyme d’assassinat comptabilisera le troisième mandat envisagé?
Face à ce silence lourd d’émotions alors qu’il s’agit d’une vie humaine et suite au décryptage des faits et gestes des autorités deBangui, je vous prie de suivre mon regard…les Wagner l’ont certainement assassiné.
En tout état de cause et coincé entre le marteau et l’enclume, le pouvoir de Bangui n’a que deux options possibles:
– Donner de signes réels de vie,
– Remettre le cadavre à la famille.
En conséquence de ce qui précède, le gouvernement camerounais doit demander des comptes aux autorités de Bangui qui l’avait fourni des garanties nécessaires afin de faciliter l’extradition du 05 avril 2025.
Enfin, la victime étant un citoyen français, les autorités françaises doivent prendre leur responsabilité comme la tradition républicaine l’impose.
Nous rappelons in fine qu’il faut se méfier d’un peuple apeuré et meurtri dans son âme qui ne parle pas…car un problème ne peut résoudre un autre problème et qu’un problème peut en cacher un autre.
L’expérience de l’Afrique sub-saharienne montre toujours que le troisième mandat tue plus qu’un coup d’état militaire qui de nos jours évite de pertes en vies humaines.
En déduction de ce qui précède, demandez à un citoyen lambda de faire le choix entre un troisième mandat et un coup d’état militaire…son choix sera simple et sans réflexion.
On ne répétera jamais assez ce credo devenu liturgique et nous exhorterons le nouveau souverain pontife qui prônait la paix dans sa première homélie papale de rappeler à ce pasteur devenu tyran le caractère sacré du serment, de la parole politique donnée et le scrupuleux respect des textes établis.
Les chants des sirènes et le culte de personnalité ne vous placeront jamais au dessus de la République.
Un penseur disait que le pouvoir de l’État n’est pas un héritage familial mais au contraire une responsabilité limitée dans le temps alors n’attendez pas que le peuple dépositaire de la souveraineté vous chasse pour comprendre que c’est le moment de partir car l’amour d’antan risque de se transformer en méchante haine…
Alors Monsieur le président, il faut savoir partir dignement du pouvoir car un troisième larron dénommé “maladie” s’est invité dans l’arène politique compliquant au passage votre situation déjà fragile et chaotique.
Abdiquer, renoncer en échange d’une stabilité politique au projet mortifere et crisogene de troisième mandat, choisissez-vous un dauphin politique avant qu’il ne soit trop tard et cela avec honneur au lieu de capituler honteusement sous la pression populaire laissant derrière vous votre fauteuil présidentiel tant aimé.
Monsieur le président, nous avons le flair de prévenir des différents dangers à travers nos diverses analyses géopolitiques et geostrategiques mais malheureusement nous ne savons pas jouer aux pompiers qui ont vocation à sauver des vies et des biens en cas d’incendies ou de sinistres de tout genre.
Au delà de tout, nous tenons à signaler qu’on ne récolte que ce qu’on a semé et qu’au final, les mêmes causes produisent toujours et toujours les mêmes effets…
Malheur à ceux où celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat différent. Les fables du célèbre fabuliste français Jean de La Fontaine teintées d’allegories éducatives auront prévenu les autistes avant que le monde ne s’effondre tel que défini par le célèbre romancier nigerian Chinua Achébé.
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