Africa-Press – Congo Brazzaville. « Quel est le meilleur endroit pour observer le cosmos ? », nous demande Layani Valerie sur notre page Facebook. C’est notre question de lecteur de la semaine. Merci à toutes et tous pour votre participation.
Pour observer les étoiles dans des conditions exceptionnelles, rendez-vous… en Antarctique !
Observer les étoiles est un spectacle universel, mais l’endroit où l’on pose son télescope peut faire toute la différence. Une équipe internationale de chercheurs menée par l’Académie chinoise des sciences a trouvé ce qu’ils considèrent comme le meilleur endroit sur Terre pour contempler les astres: le Dôme A, un plateau situé à 4000 mètres d’altitude en Antarctique. Ce site, à environ 150 kilomètres au sud de la station australienne Davis, offre des conditions d’observation exceptionnelles, comme l’a démontré une étude publiée en juillet 2020 dans la revue Nature.
Ce lieu unique se distingue par une atmosphère d’une stabilité extrême, bien plus calme que celle des autres points d’observation terrestres. Le scintillement des étoiles, ce vacillement de la lumière provoqué par les turbulences de l’atmosphère, est considérablement réduit sur le Dôme A.
Les chercheurs ont installé un télescope sur une plateforme de huit mètres pour surmonter les légères perturbations dues à une fine couche d’air au ras de la glace. Ce dispositif a permis d’obtenir des images d’une netteté inégalée, offrant aux astronomes une visibilité claire des astres, presque comme s’ils observaient depuis l’espace.
Plus de 80 % de la population vit sous des cieux contaminés par la lumière artificielle
Cependant, pourquoi ne pas simplement utiliser des télescopes spatiaux ? Si ces instruments permettent d’échapper aux turbulences atmosphériques, leur coût reste prohibitif, avec des prix multipliés par 10 à 100 par rapport aux télescopes terrestres. De plus, ces derniers offrent l’avantage d’une mise à jour technologique plus rapide et aisée.
Ainsi, comme l’explique le professeur Michael Ashley de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud, co-auteur de l’étude, l’installation d’un télescope au Dôme A combine les avantages de la technologie de pointe et de la stabilité atmosphérique, le tout à un prix bien plus raisonnable que l’envoi d’un satellite.
L’Antarctique n’est toutefois pas le seul endroit sur Terre offrant des conditions idéales pour observer les étoiles. La pollution lumineuse, causée par les éclairages artificiels, pose de plus en plus de problèmes dans la plupart des régions habitées.
Selon une étude de 2016, plus de 80 % de la population mondiale vit sous des cieux contaminés par la lumière artificielle, un phénomène qui croît chaque année. Cette urbanisation galopante aveugle littéralement les télescopes, forçant les astronomes à se déplacer dans des régions reculées, comme le Mauna Kea, volcan endormi situé sur l’île d’Hawaï, ou la cordillère des Andes.
En France, le parc naturel régional du Morvan est un endroit idéal
En France, des efforts sont déployés pour protéger les cieux étoilés, notamment dans le parc naturel régional du Morvan (situé dans le massif du Morvan, au cœur de la région Bourgogne-Franche-Comté). Placé dans une zone de faible densité de population, le parc bénéficie d’une obscurité exceptionnelle, idéale pour les observations astronomiques.
Ciel étoilé, quelques jours après la nuit des étoiles dans le Morvan en août 2023. Crédits: Stephane Mouchmouche / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Ce parc est en passe de devenir une Réserve internationale de ciel étoilé (Rice), un label prestigieux décerné par l’ONG Dark Sky International. Cet engagement pour préserver le ciel nocturne s’inscrit dans une démarche de protection de la biodiversité, de sobriété énergétique, et de promotion d’un tourisme durable centré sur l’observation des étoiles.
Les initiatives comme celle du Morvan visent à reconnecter les humains avec la beauté du cosmos, en limitant l’impact de la pollution lumineuse. Les efforts pour réduire cette pollution ne sont pas uniquement bénéfiques pour les astronomes, mais également pour la faune nocturne, grandement affectée par les lumières artificielles.
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