Africa-Press – Congo Brazzaville. Le groupe ASC Impact investit dans des projets agricoles et forestiers durables en Afrique subsaharienne, avec un accent particulier sur des pays tels que l’Angola, l’Éthiopie et le Congo. L’entreprise allemande, spécialisée dans la gestion d’investissements durables, vise un impact positif sur le plan social, écologique et économique. Entretien.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.): Comment expliquez-vous votre choix du partenariat porté sur la République du Congo et à quand remonte son démarrage?
Karl Ernst Kirchmayer (K.E.K.): Permettez-moi, tout d’abord, de vous rappeler que notre groupe investit dans des actions concrètes envers le développement durable dans les pays ayant ratifié les objectifs de développement durables, proposés lors de la convention-cadre des Nations unies. C’est le cas pour un pays comme la République du Congo qui non seulement répond à ce critère préalable, mais possède aussi des atouts, à la fois sur la foresterie et l’agriculture. En plus, son chef d’État, Denis Sassou N’Guesso, est au faîte en matière de préservation de l’environnement au nom de la survie de l’humanité. Autant de critères qui ont œuvré, après identification des missions à y accomplir et au vu des leviers par rapport à l’activité de notre entreprise, à ce que notre choix se porte sur la République du Congo. C’est un pays à vocation pastorale, avec dix millions d’hectares de terres arables, dont 3 % seulement sont utilisés. À ce jour, la forêt fait vivre des millions d’individus. Le taux de déforestation, évalué à 0,06 %, est le plus faible du monde. Notre piste de travail consiste à lier à la fois les potentiels foresterie et agriculture. C’est ainsi que, grâce à la présentation faite à Kintelé par la directrice générale de l’Agence pour la promotion des investissements, Annick Mongo, les Congolais ont découvert, il y a deux ans, l’existence des entités de notre groupe avec Agricaf Congo, Transfor Congo et Aforest-Congo. Celles-ci mènent sur place des projets forestiers et agricoles pour notre apport à la diversification de l’économie s’appuyant dans un cadre d’investissement mis en place par le gouvernement congolais.
L.D.B.: A ce propos, ces entités étant à Brazzaville, pourquoi venir tenir des séances de travail tripartites à Vienne, en Autriche, entre ASC Impact et les ministères des Zones économiques spéciales (ZES) et de la Diversification économique, et celui de l’Économie Forestière?
K.E.K.: Oui, en effet, cela peut paraître insolite. L’explication se trouve dans notre volonté d’établir des relations durables entre l’Autriche et la République du Congo par des rapprochements à la fois politiques, économiques, culturels ou familiaux, car ayant des attaches personnelles avec l’Autriche. D’où cette facilitation de rencontres avec de hautes personnalités autrichiennes et des visites guidées des entreprises. La délégation congolaise a pu visiter, par exemple, Hasslacher Holzindustrie, au bord du lac Wörthersee, et la Brasserie Hirt, une des plus anciennes entreprises au monde fondée en 1270. Auprès du ministre des Affaires étrangères, Beate Meinl-Reisinger, les deux ministres, Jean-Marc Thystère-Tchicaya et Rosalie Matondo, en présence de l’ambassadeur Édith Itoua, il a été question de la prochaine ouverture de l’ambassade du Congo à Vienne. La candidature de Firmin Édouard Matoko à la direction générale de l’Unesco a également été évoquée. Entre ces activités multiformes, liant l’utile à l’agréable, nous avons pu signer les protocoles concernant: la création, l’aménagement, la planification, le développement et l’opérationnalisation d’une emprise de la Zone économique spéciale d’Oyo-Ollombo.
L.D.B.: À quelle échéance fixez-vous l’obtention des résultats, à l’issue de votre impact, dans ce partenariat avec la République du Congo?
K.E.K.: Nous sommes dans un domaine où les baux emphytéotiques prennent du temps dans leur bornage définitif. S’ajoute le temps de la procédure de la levée du droit d’usage en ce qui concerne le respect des terriens. Et puis nous sommes encore dans l’attente de la signature de contrats à long terme que l’on espère être bouclés dans les procédures administratives. Quoiqu’il en soit, nos différents tableaux de bord nous indiqueront, au fur et à mesure de l’évolution, l’impact escompté. Agricaf Congo, Transfor Congo et Aforest-Congo, avec l’appui de nos différents partenaires, s’activent pour valoriser les 160 000 hectares au ZES d’Oyo-Ollombo, 23 000 à Kingoué et 9 200 à Nyanga. L’ensemble, pour l’afforestation et le reboisement, l’exploitation et la gestion des forêts, la transformation des bois, avec l’objectif d’aboutir à l’installation de l’agro-industrie. Nous remercions les autorités congolaises car, au-delà de faire des affaires, tout un chacun se forme au développement durable, et c’est ensemble que nous sauverons notre planète par une éducation écologique mutualisée.
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