Africa-Press – Congo Brazzaville. Trois mois après la mise en circulation d’un premier lot de nouvelles pièces de monnaie, le besoin continue de se faire sentir sur les marchés. Le gouverneur de la Banque centrale, Yvon Sana Bangui, a annoncé, le 30 juin, l’émission d’un nouveau lot de pièces pour pallier la persistance de la pénurie de jetons et lutter contre l’inflation dans la sous-région.
La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a promis d’injecter progressivement cette année 500 millions FCFA dans l’ensemble des six pays membres de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cémac), à savoir le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad. Cette opération de la Banque centrale, bien accueillie par la population de la Cémac, comprend des dénominations de 1, 2, 25, 50, 100 et 500 F, incluant également la pièce de 200 FCFA.
Le gouverneur Yvon Sana Bangui a précisé que l’opération se poursuivra, invitant les banques à prélever les pièces pour servir leur clientèle. À ce stade, le niveau de distribution a atteint 37 % du stock disponible. La Banque centrale a mis en place des initiatives, a-t-il expliqué, pour faciliter la circulation de ces pièces. « À Bangui, par exemple, la direction nationale de la BEAC a instauré une organisation avec un représentant des marchés afin que ces nouvelles pièces de monnaie soient mises à la disposition des commerçants. Des jours de passage sont institués pour permettre aux commerçants de venir faire des échanges et se ravitailler. Le niveau de dissémination est satisfaisant dans l’ensemble. L’opération va se poursuivre, car une quantité importante reste à être distribuée. J’insiste, il y en a encore en quantité industrielle pour toute la sous-région », a-t-il assuré, lors de sa traditionnelle conférence de presse suivant le Comité de politique monétaire (CPM) de la BEAC.
Le taux de croissance en repli
A l’issue de cette seconde session ordinaire du CPM 2025, le gouverneur de la Banque centrale, qui a assuré également la présidence statutaire du comité, a fait le point sur la situation économique de la sous-région et les perspectives macroéconomiques affectées par les activités au niveau mondial. La BEAC table cette année sur une croissance économique du produit intérieur brut (PIB) de 2,4%, en recul par rapport à 2024 à la même période (2,9 %). Ce repli est lié au recul de la production pétrolière (-2,7 %, après -0,8 % en 2024), malgré un secteur non pétrolier robuste (3,5 % en 2025, contre 3.6% en 2024). Elle note une poursuite de la baisse de l’inflation qui reviendrait autour de 2,8% en moyenne annuelle en 2025, contre 4,1% en 2024.
Le CPM a également observé une légère détérioration du solde budgétaire, base engagements, hors dons, de -1,1% du PIB en 2024 à -1,2 % du PIB en 2025; une dégradation du solde du compte courant, dons officiels compris, à -4,4 % du PIB, contre -1.4 % du PIB en 2024, sous l’effet de la baisse des cours internationaux du pétrole ; contre un accroissement de la masse monétaire de 10,7 % à 23 209,5 milliards. Le niveau des réserves de change connaît un repli de 3,2 %, à 7 063,2 milliards au 31 décembre 2025, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 72,7 %, après 74,9 % à fin 2024 et un niveau des réserves en mois d’importations de biens et services à 4,51 contre 4,67 en 2024.
Le comité, enfin, a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt des appels d’offres à 4,50 9% ; le taux de la facilité de prêt marginal à 6,00 % ; le taux de la facilité de dépôt à 0,00 % ; et les coefficients des réserves obligatoires à 7.00 % sur les exigibilités à vue et 4,50 % sur les exigibilités à terme.
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