Colocation Géante de 110 000 Araignées en Albanie

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Colocation Géante de 110 000 Araignées en Albanie
Colocation Géante de 110 000 Araignées en Albanie

Africa-Press – Congo Brazzaville. Sulfur Cave est un écosystème extraordinaire situé à la frontière entre l’Albanie et la Grèce: si l’entrée se trouve en Grèce, ses zones les plus profondes sont en Albanie. Et c’est dans cette cavité exceptionnelle que des chercheurs ont découvert une incroyable colocation d’araignées. Elle comprend plus de 110.000 spécimens répartis sur une surface de plus de 100 m2 !

Cette grotte affiche une eau à une température constante d’environ 26°C et une concentration extrêmement élevée en sulfure d’hydrogène. Elle semble par ailleurs protégée des crues. C’est dans cet écosystème si particulier que de nombreuses espèces ont trouvé refuge, notamment des bactéries oxydant le soufre (Beggiatoa et Thiothrix) regroupées en biofilms, des gastéropodes, des coléoptères, des scorpions, des centipèdes, parfois quelques poissons et, surtout, des araignées.

Une toile d’araignée géante regroupement de plusieurs toiles individuelles

Ainsi, près de l’entrée de la grotte et de la rivière Sarantaporos, à cheval entre la Grèce et l’Albanie, se trouvent 69.113 Tégénaires domestiques (densité moyenne de 652 individus par m2) et 42.400 Prinerigone vagans (densité moyenne de 823 par m2) réparties sur 106 m2 de toiles tissées par les Tégénaires.

« À y regarder de plus près, la vaste toile d’araignée coloniale semble être le résultat de la jonction de nombreuses toiles individuelles en forme d’entonnoir, chacune étant stratégiquement positionnée dans un endroit où les ressources trophiques sont abondantes », décrivent les chercheurs dans une étude publiée le 17 octobre dans la revue spécialisée Subterranean Biology. Ils précisent que l’ensemble est si gigantesque, que « certaines parties de la toile peuvent se détacher du mur sous leur propre poids ».

Celle-ci présente le premier cas documenté de formation de toiles coloniales chez ces deux espèces. Cependant, la cohabitation pacifique ne pourrait être qu’une façade: les biologistes pensent que si les Tégénaires ne mangent par leurs petites compagnes, c’est parce qu’elles ne les voient pas dans l’obscurité ambiante.

Des araignées génétiquement différentes de celles en surface

Comment nourrir un tel rassemblement? Selon les analyses menées, des isopodes ainsi que des collemboles se nourrissent déjà des biofilms présents dans la grotte. Ils forment alors « la base d’un réseau trophique » qui nourrit les araignées mais aussi les centipèdes, les acariens ou encore les coléoptères.

T. domestica peut en outre compter sur un incroyable essaim de chironomidés, des diptères, pour se nourrir: 45.500 individus par m2 ! La colonisation de la grotte par ces araignées a d’ailleurs « très probablement été motivée par l’abondance des ressources alimentaires » que représente cet essaim, supposent les chercheurs.

Les araignées de la colonie ne sont plus tout à fait comme celles présentes à la surface. En effet, l’ADN des T. domestica et des P. vagans ne concorde pas exactement avec les séquences ADN de référence disponibles en ligne. Ainsi, « leurs populations dans Sulfur Cave sont génétiquement distinctes des autres populations », selon l’étude. Ces araignées évoluent désormais en vase clos, une quiétude seulement troublée par les scientifiques.

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