Mavi Diabankana: ÉCrire pour ÉChapper À L’Asphyxie

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Mavi Diabankana: ÉCrire pour ÉChapper À L'Asphyxie
Mavi Diabankana: ÉCrire pour ÉChapper À L'Asphyxie

Africa-Press – Congo Brazzaville. Jeune écrivain du Congo Brazzaville à la plume féconde et alerte, Mavi Diabankana est devenu une référence dans la scène littéraire de son pays. Nous l’avons abordé pour comprendre ses idéaux et ses convictions.
Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.): Qu’est-ce qui vous passionne dans la vie?
Mavi Diabankana (M.D.): Plus que tout autre chose, j’aime dormir des silences vivants pour accoucher le verbe sur des feuilles de papier.

L.D.B.C.: Pour toutes les choses merveilleuses qu’il y a à faire dans ce monde, pourquoi priser plus l’écriture?
M.D.: Pour moi, écrire est une manière de prolonger la vie, déployer continûment son souffle pour que respire ce monde qui davantage manque d’oxygène. Ecrire, c’est conjurer l’asphyxie du monde. C’est aussi répandre des paroles pleines d’eau vive sur des terres arides comme les nôtres. Je dirais avec Tchicaya U Tam’si: «…Il se peut qu’à coup de lèvres, je force les portes du paradis… »

L.D.B.C.: N’avez-vous pas d’autres ambitions ou buts dans la vie?
M.D.: Que valent les projets d’un individu lorsque les rêves de plusieurs personnes brûlent sur les flammes de l’enfer terrestre? Rien. Je pense que l’urgence est de creuser des hauteurs où loge encore l’espoir d’un ciel bleu à irriguer sur terre.

L.D.B.C.: A l’école de la vie, qu’est-ce que vous y avez appris?
M.D.: Je n’ai rien appris qui me soit véritablement acquis. J’apprends encore. Mieux, j’apprends à chérir mes doutes à l’ombre des silences inquisiteurs qui me font miroiter des lueurs de savoirs multiples et variés, tous fuyants d’ailleurs, lorsqu’on croit les dompter.

L.D.B.C.: Pensez-vous que le meilleur reste à venir dans cette vie?
M.D.: Peut-être. Le sens de la vie ne tient qu’à la solidité du trait d’union qui emmène à une existence partagée et assumée. Tout dépend de ce que les humains s’accordent à faire ensemble. Pour l’heure, la vie sur terre se présente comme une succession d’apparences, un mirage vraisemblable, une imbrication de vérités confuses, un labyrinthe de l’inhumain. Cet état des choses semble curieusement plaire aux hommes.

L.D.B.C.: Voudriez-vous partager avec nous une citation, ou quelques paroles?
M.D.: J’aimerais partager quelques vers du poète François Cheng: « Le sort de la bougie est de brûler/Quand monte l’ultime volute de fumée/Elle lance une invite en guise d’adieu/Entre deux feux, sois celui qui éclaire ».

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