Africa-Press – Congo Kinshasa. Human Rights Watch (HRW) a exprimé ses préoccupations concernant la décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) d’imposer un embargo médiatique sur les activités de l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, ainsi que sur son parti politique, le PPRD. Dans un communiqué publié le 11 juin 2025, l’organisation de défense des droits de l’homme a averti que cette mesure pourrait entraîner « des conséquences néfastes ».
HRW a reconnu les « progrès importants » réalisés sous l’ère Kabila, tout en soulignant que cette période a également été entachée de « graves violations des droits humains ». L’organisation insiste sur le droit de la presse à couvrir le « retour » de l’ancien chef de l’État, tout comme le peuple congolais a le droit de débattre de son rôle dans le contexte actuel du pays.
Dans le communiqué, HRW a déclaré: « Les autorités congolaises toléraient autrefois les critiques publiques, même si elles le faisaient sans joie. Aujourd’hui, les restrictions imposées aux médias se durcissent. Les journalistes ont le droit à la liberté d’expression pour couvrir le retour de Joseph Kabila, et le peuple congolais a certainement le droit de débattre de son rôle dans le pays. Les autorités devraient reconnaître qu’interdire la couverture médiatique de Joseph Kabila aura certainement l’effet inverse de celui escompté: après tout, une façon d’attirer l’attention des gens sur l’ancien président est de leur interdire d’entendre parler de lui. »
Joseph Kabila, qui a dirigé la RD Congo pendant 18 ans après avoir succédé à son père, Laurent-Désiré Kabila, assassiné en 2001, a marqué l’histoire du pays. Si son mandat a été marqué par des avancées significatives, il a également été le théâtre de nombreuses violations des droits humains.
HRW appelle donc les autorités congolaises à reconsidérer cette décision, soulignant l’importance d’un débat libre et ouvert sur le passé et l’avenir politique du pays.
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