Africa-Press – Congo Kinshasa. L’alerte est une fois de plus lancée par le mouvement citoyen Le Congo N’est Pas À Vendre (CNPAV), qui dénonce un grave écart entre les engagements politiques du gouvernement et la réalité budgétaire du pays.
Dans un communiqué publié jeudi 3 juillet 2025, le CNPAV s’indigne de ce qu’il qualifie de « trahison des promesses » du président Félix Tshisekedi et de son gouvernement, notamment en ce qui concerne la réduction du train de vie des institutions publiques.
Alors que la Loi de finances rectificative pour l’année 2025 avait annoncé une diminution significative des dépenses institutionnelles, à hauteur de 1.079 milliards de CDF (soit environ 377 millions de dollars américains), les chiffres officiels obtenus par le CNPAV montrent au contraire une flambée inquiétante des engagements budgétaires.
Selon les données issues du Plan d’engagement budgétaire (PEB) du ministère du Budget, les ministères ont déjà engagé 1,405 milliard USD au 17 juin 2025, soit 343 millions USD de plus que les prévisions annuelles. La Présidence de la République, pour sa part, n’échappe pas à ce constat: avec 391,6 millions USD engagés, elle dépasse de 88 millions USD le plafond qui lui avait été attribué.
Ces chiffres suscitent l’indignation de nombreux observateurs. Pour le CNPAV, ce dépassement budgétaire massif révèle une absence flagrante de volonté politique de la part des autorités congolaises de mettre fin au cycle du gaspillage institutionnel.
« Le discours de réduction du train de vie des institutions, tout comme le slogan ‘le peuple d’abord’, ne sont que des effets d’annonce sans suite concrète », déplore le mouvement.
Dans un pays en proie à une insécurité, une pauvreté croissante et une précarité sociale alarmante, les dépenses somptuaires et injustifiées de certaines institutions prennent l’allure d’une insulte à la souffrance du peuple.
Cette critique est loin d’être isolée. Le rapport des Nations Unies sur les finances publiques en RDC avait récemment pointé les caractéristiques systémiques d’un train de vie inflationniste, opaque et inefficace.
Pour le CNPAV, le dépassement budgétaire actuel n’est que la confirmation d’un système enraciné dans la mauvaise gouvernance, où ni la Présidence ni le Gouvernement n’ont montré de réelles volontés de rupture.
Pour le CNPAV, cette situation n’est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’un système enraciné dans l’impunité budgétaire et l’irresponsabilité institutionnelle. Face à cela, le mouvement citoyen appelle à des actions concrètes et immédiates:
• Au Parlement, d’exiger un audit public indépendant sur l’ensemble des dépenses engagées au-delà du budget 2025 ;
• À la Cour des comptes et à l’Inspection Générale des Finances (IGF), de se saisir en urgence des cas de mauvaise gestion manifestes ;
• À la société civile et à la population congolaise, de se mobiliser massivement pour réclamer transparence, redevabilité et justice budgétaire.
« Il est temps de mettre fin à l’impunité budgétaire. Le peuple congolais mérite mieux que des promesses trahies et des dépenses fastueuses. Les ressources publiques doivent servir l’intérêt général et non les privilèges d’une élite », conclut le CNPAV.
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