Africa-Press – Congo Kinshasa. Les forces politiques et sociales de l’opposition congolaise ont, dans une déclaration commune, rendue publique ce 11 juillet 2025, réagi à l’accord de paix entre la République démocratique du Congo et la République du Rwanda, signé le 27 juin dernier, à Washington, sous l’égide du secrétaire d’État américain. Si elles saluent la médiation des États-Unis, elles estiment, toutefois, que l’accord signé reste partiel et ne saurait à lui seul garantir une paix durable.
Dans leur prise de position, signée notamment par Olivier Kamitatu (Ensemble pour la République), Claudel Lubaya (UDEAO), Raymond Tshibanda (FCC), Rodrigue Ramazani (ENVOL) ou encore Seth Kikuni (PISTE), les opposants soulignent le caractère limité du texte, qui, selon eux, « réduit une crise régionale complexe à un simple contentieux bilatéral », écartant l’implication d’autres acteurs régionaux pourtant avérée.
Ils insistent sur la nécessité d’une approche globale, tenant compte non seulement des dimensions géopolitiques, mais aussi, et surtout, des causes internes à la crise congolaise: « recul de la démocratie », « violations graves des droits humains », « tribalisme », « corruption », « harcèlement des opposants », autant de maux que l’opposition estime à la racine du chaos actuel à l’Est du pays.
Face à cette situation, les signataires rejettent toute tentative de « dialogue faire-valoir » qu’ils prêtent au pouvoir en place, et affirment leur soutien à l’initiative de dialogue telle que portée par la CENCO et l’ECC. Ils plaident pour un processus ouvert, sans tabou, réunissant toutes les forces politiques et sociales, avec un agenda libre visant le retour à l’État de droit et à la cohésion nationale.
« Le dialogue voulu par le pouvoir n’est qu’une façade, pour relancer un projet d’Union nationale mort-né », accusent-ils, craignant une instrumentalisation politique destinée à renforcer un pouvoir jugé illégitime. En ce sens, ils soutiennent aussi la résolution H. RES. 559 introduites au Congrès américain, qui appelle à une gouvernance démocratique en RDC, au respect de la Constitution, et à un processus de réconciliation nationale piloté de manière impartiale.
« Le feu couve, ne bâillonnez pas les pompiers », avertissent-ils.
Dans une mise en garde sévère à l’endroit du régime en place, les signataires fustigent ce qu’ils qualifient de « politique de stigmatisation et d’exclusion », affirmant que l’histoire jugera sévèrement un pouvoir qui « empêche les pompiers d’intervenir après avoir allumé l’incendie. »
Ce front commun de l’opposition réaffirme ainsi son refus de tout processus biaisé, et exige un dialogue fondé sur la vérité, l’équité et la volonté sincère de restaurer l’unité du pays, profondément éprouvé par une guerre dont les origines, selon eux, ne sauraient être soignées uniquement à travers des négociations internationales.
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