Lubanga Denonce Persécution et Mauvaise Gouvernance en RDC

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Lubanga Denonce Persécution et Mauvaise Gouvernance en RDC
Lubanga Denonce Persécution et Mauvaise Gouvernance en RDC

Africa-Press – Congo Kinshasa. Thomas Lubanga Dyilo, ancien chef de milice en Ituri et ex-détenu de la Cour pénale internationale (CPI), s’est exprimé ce mardi 15 juillet depuis la capitale ougandaise où il affirme vivre en « exil forcé ». Dans une déclaration à la presse, il a dénoncé la « persécution » dont lui et ses compagnons seraient victimes en République démocratique du Congo, après avoir, selon lui, osé critiquer la gouvernance à Kinshasa et en Ituri.

Lubanga, figure controversée dans la région des Grands Lacs, a été condamné en 2012 par la CPI pour l’enrôlement d’enfants soldats dans les années 2000, puis libéré en 2020 après avoir purgé sa peine. Il affirme aujourd’hui être la cible d’attaques politiques, en raison de ses prises de position contre les autorités congolaises.

*« La persécution » dont il est question, a-t-il expliqué, vise ceux qui ont dénoncé « l’affairisme et l’incapacité des gouvernements provincial et central » à gérer les problèmes sécuritaires et sociaux de la population congolaise. Se présentant comme un « exilé forcé », il estime que son engagement et ses critiques lui valent aujourd’hui cette mise à l’écart.

Installé en Ouganda, il a souligné que « la République d’Ouganda a une tradition avérée d’accueil des exilés et des réfugiés politiques vis-à-vis de tous les pays de la région ». Cette affirmation répond aux accusations portées récemment par le Groupe d’experts de l’ONU, selon lesquelles le Mouvement Révolutionnaire CRP (Conseil pour la Résistance Populaire), auquel Lubanga est associé, bénéficierait d’un soutien de Kampala.

Sur ce point, il a catégoriquement rejeté ces accusations, affirmant que la présence de ses partisans en Ouganda ne relève d’aucun complot régional. « Si […] le Mouvement Révolutionnaire se retrouvait aujourd’hui à la porte de Kinshasa », a-t-il averti, laissant entendre que ce mouvement reste mobilisé pour mener sa lutte politique et sociale.

Lubanga a également critiqué les références incessantes à son passé judiciaire devant la CPI, qu’il qualifie de tentative de le discréditer. « Cela relève du passé. […] On a l’impression que ce groupe d’experts fait de la CPI un épouvantail […], que le passage par la CPI a pour implication d’obliger à croiser les bras face à un Gouvernement […] qui se complait à voir enterrer vivante sa population. »

Selon lui, son combat ne saurait être entaché par son passé judiciaire, et il assure rester déterminé malgré les critiques. « Le Président Thomas Lubanga ne se laissera pas ébranler, ni décourager par ce genre d’attaque tant que sa lutte demeure noble », a-t-il conclu, se présentant comme un défenseur des populations opprimées en Ituri et plus largement en RDC.

Ces déclarations interviennent dans un contexte de vives tensions entre les autorités congolaises et plusieurs acteurs politiques et militaires en exil, dans une région marquée par des décennies de conflits armés, d’instabilité politique et de rivalités transfrontalières.

Alors que Kinshasa l’accuse de vouloir déstabiliser le pays, Thomas Lubanga se présente, lui, comme un résistant engagé pour une meilleure gouvernance et pour la défense des droits des Congolais. Reste à voir si sa voix, depuis Kampala, saura se faire entendre sur la scène politique nationale et internationale.

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