Africa-Press – Congo Kinshasa. La naissance d’un enfant est un évènement heureux… mais fatigant, surtout pour la mère. Déjà que la grossesse n’est pas forcément une partie de plaisir (pouvant causer, par exemple, des insomnies), sans oublier le grand stress corporel que représente l’accouchement. Et une fois que l’enfant est né, ce n’est pas du tout un retour à la normalité. Au contraire, l’arrivée de ce nouveau membre de la famille vient tout chambouler, particulièrement le sommeil des parents.
Même si les nouveau-nés dorment beaucoup, ils se réveillent aussi beaucoup, perturbant le repos nocturne de ceux qui doivent s’en occuper. C’est notamment les cas des mères, qui dorment moins longtemps pendant les premières semaines de vie de leur enfant, causant un manque de sommeil qui entraine fatigue et sauts d’humeur, et qui peut participer aux fameux « baby blues ». Mais même lorsque leur temps de sommeil revient à la normale, leur repos reste perturbé pendant des mois, selon une étude de l’université d’Etat de Washington, aux États-Unis, présentée durant le congrès annuel de l’Académie américaine de médecine du sommeil et de la Société de recherche sur le sommeil, et publiée le 19 mai 2025 dans la revue Sleep.
Un sommeil très perturbé durant la première semaine
Grâce à des bracelets connectés, les chercheurs ont analysé le sommeil de 41 nouvelles mères, âgées entre 26 et 43 ans, durant les 13 semaines suivant l’accouchement, ainsi que sur l’année précédant la naissance de leur bébé (pour comparer le sommeil de chacune avant et après l’accouchement).
Sans surprise, la première semaine après cet évènement était celle où les mères dormaient le moins: environ 4 heures et demie, contre près de 8 heures (7,7 heures) avant l’accouchement (sachant que le sommeil peut déjà être un peu perturbé durant la grossesse). Et non seulement elles dormaient moins de temps, mais leur sommeil était aussi davantage entrecoupé. Les chercheurs ont mesuré les périodes de sommeil non interrompu chaque nuit: les plus longues pouvaient atteindre environ 5 heures et demie avant la naissance, contre seulement 2,2 heures durant cette première semaine post-accouchement. Et environ un tiers des mères a passé au moins une période de 24 heures d’affilée sans fermer l’œil. C’est dire à quel point les mères dorment peu juste après la naissance.
Le sommeil reste très entrecoupé pendant au moins trois mois
Puis, le temps total de sommeil augmente progressivement après cette première semaine. Ainsi, durant les sept semaines suivantes, elles dorment environ 6,7 heures par jour, donc seulement une heure de moins qu’avant l’accouchement (7,7 heures). Mais malgré cette amélioration, leur sommeil reste en réalité très perturbé: la période de sommeil non interrompu la plus longue était en moyenne de 3,2 heures, pas loin des 2,2 heures de la première semaine et très en dessous des 5,5 heures avant la naissance.
Durant le troisième mois après l’accouchement, leur sommeil approche la « normalité » de celui durant la grossesse: elles dorment désormais environ 7,3 heures, donc pas loin du temps total qu’elles dormaient avant la naissance. Mais leur sommeil reste perturbé, et la période non interrompue la plus longue est d’environ 4,1 heures, encore plus d’une heure de moins qu’avant l’accouchement. C’est-à-dire que, même si le temps total de sommeil augmente, il reste moins réparateur à cause des interruptions plus fréquentes, et ce, durant au moins trois mois. « Cela change fondamentalement nos connaissances sur le sommeil post-partum: la plus grande difficulté pour les nouvelles mères n’est pas le manque de sommeil total, mais le manque de sommeil non interrompu, conclut dans un communiqué Teresa Lillis, autrice de l’étude. Nos résultats valident les récits de fatigue des nouvelles mères et montrent une nouvelle voie potentielle d’intervention pour améliorer leur sommeil. Plutôt que de les encourager à faire des siestes pendant les siestes du bébé, elles profiteraient davantage de stratégies qui leur permettent de dormir sans interruption. »
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