Africa-Press – Congo Kinshasa. Au lendemain de la sentence arbitrale israélienne rendue en faveur de Dan Gertler, la Coalition pour la récupération des actifs du peuple congolais (CORAC) invite le gouvernement de la RDC à passer à l’action. Regroupant 26 organisations, cette coalition demande à Kinshasa de solliciter auprès des autorités américaines la levée des sanctions qui pèsent encore sur l’homme d’affaires israélien, afin de permettre la restitution effective des actifs miniers et pétroliers au pays.
Dans une tribune publiée ce mercredi à Kinshasa, la CORAC revient sur la décision rendue en 2024 et relayée par Bloomberg. Après quatorze ans de procédure devant une instance arbitrale, Dan Gertler, longtemps accusé de corruption pour ses activités en RDC, a été blanchi. « Il est établi de manière claire et définitive qu’il n’y avait pas eu de corruption dans les affaires de Dan Gertler en RDC », souligne la coalition.
Selon cette décision, l’homme d’affaires israélien a justifié les paiements effectués pendant des années, expliquant qu’ils étaient destinés à des projets sociaux et communautaires, et non à des pots-de-vin. L’instance arbitrale a reconnu que ces fonds ont effectivement servi à financer des infrastructures, à renforcer les systèmes éducatif et de santé, à soutenir des initiatives culturelles et à promouvoir la stabilité régionale.
Des faits anciens, rappelle toutefois la CORAC, puisque ces événements remontent à plus de vingt ans, une période marquée par de lourds problèmes structurels pour la RDC.
Un accord de plus de 2 milliards USD
En 2022, Dan Gertler a signé un nouvel accord avec le gouvernement congolais, qualifié d’« accord gagnant-gagnant ». Il s’était engagé à transférer à l’État congolais des actifs miniers et pétroliers de la société Ventura, d’une valeur estimée à plus de 2 milliards de dollars américains.
Pour la CORAC, cet accord ouvre une nouvelle ère. Elle estime désormais urgent de lever les sanctions encore en vigueur, soulignant que leur maintien nuit non seulement à Gertler mais surtout à la RDC, qui se trouve empêchée d’utiliser les actifs transférés.
La coalition considère également que l’avenir économique du Congo repose sur sa capacité à attirer des investissements étrangers responsables, fondés sur la transparence, la coopération et le renforcement des communautés locales. Selon elle, Dan Gertler incarne ce modèle.
Des recommandations pour plus de transparence
Face à l’évolution de ce dossier, la CORAC formule plusieurs recommandations à l’endroit du gouvernement congolais. Elle demande:
• La publication de tous les contrats et accords liés aux ressources naturelles, y compris celui de 2022 ;
• Le renforcement des mécanismes de valorisation des communautés locales dans la planification et l’exécution des projets ;
• La création d’un portail public assurant la transparence des revenus et des dépenses liés au secteur extractif.
À l’adresse de la communauté internationale, la coalition appelle à fonder les régimes de sanctions sur des décisions de justice avérées, et à veiller à ce que ces sanctions ne freinent pas le développement du pays. Elle invite également à soutenir la RDC dans la mise en place de systèmes de traçabilité et de gestion transparente des ressources.
Enfin, la CORAC réaffirme son engagement en faveur de la transparence, du contrôle citoyen et de la justice sociale. Elle se dit ouverte à tout investissement responsable et éthique souhaitant collaborer avec les communautés congolaises.
Pour mémoire, en janvier 2021, les États-Unis avaient déjà levé certaines sanctions visant Dan Gertler, une décision rendue publique par le département du Trésor américain. Cette mesure faisait suite à une procédure juridique engagée par l’homme d’affaires et son cabinet d’avocats.
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