Africa-Press – Congo Kinshasa. Fin d’une mise à l’écart sous silence. Selon plusieurs sources concordantes, Fortunat Biselele est de retour dans la capitale Kinshasa depuis vendredi dernier, après plusieurs mois passés en Afrique du Sud. L’ancien conseiller privé du chef de l’État aurait récemment eu de longs entretiens avec Félix Tshisekedi, d’abord à Bruxelles puis à Paris prélude, peut-être, pour une possible réintégration dans le cercle présidentiel.
Installé au pays de Cyril Ramaphosa après sa mise à l’écart controversé, l’ex-conseiller privé de Félix Tshisekedi ne s’est jamais laissé abattre par ses détracteurs. Pourtant, il avait frôlé le pire en se faisant éjecter du sérail, avant la levée récente de cette mesure restrictive. Tout était parti d’un communiqué diffusé le 22 août 2025 interdisant à Biselele l’accès à tous les sites présidentiels. Quelque temps avant, soit fin juillet, il avait été convoqué par le Conseil national de cyberdéfense.
Le document, attribué à la Coordination de la sécurité interne du cabinet du président de la République, ne donnait aucune explication. La décision avait suscité aussitôt une avalanche de réactions, mais aussi des spéculations allant dans tous les sens. Quelques jours plus tard, la décision a été annulée. Le communiqué retiré aussi sans explication officielle. Le texte a été présenté par plusieurs sources comme le résultat d’un malentendu administratif. Une volte-face qui alimente les soupçons d’une guerre de palais, nourrie par des rivalités internes et des règlements de comptes dans les couloirs du pouvoir.
D’ores et déjà, Fortunat Biselele peut accéder librement aux enceintes présidentielles, mais la tension reste palpable. Ses pourfendeurs n’ont pas désarmé et continuent, en coulisses, d’alimenter une campagne de discrédit autour de son nom.
En dépit de son retour à Kinshasa, dans un climat toujours marqué par les luttes d’influence au sein du premier cercle de Fatshi, certains y voient un possible signe de réconciliation. Celui qu’on appelle « Bifort » pourrait en effet se voir confier de nouvelles fonctions auprès du président Tshisekedi, à défaut de retrouver son ancien poste. Officiellement, Biselele garde le silence. Aucun poste ne lui a encore été attribué, jusque-là.
– Des antécédents judiciaires –
Fortunat Biselele n’en est pas à sa première tourmente. En août 2023, il avait été arrêté puis poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’État, trahison et propagation de faux bruits. Le procès s’était soldé par un acquittement, faute de preuves suffisantes. L’affaire avait déjà révélé les lignes de fracture dans le cercle décisionnel.
Au cœur d’interrogations des enquêteurs se trouvaient notamment ses liens avec d’influents sécurocrates rwandais. Celui que tout le monde surnomme « B4 » a longtemps été l’un des intermédiaires incontournables de la relation entre Kinshasa et Kigali.
Jusqu’à son arrestation le 14 janvier 2023, Fortunat Biselele, 51 ans, était l’un des hommes les plus influents du régime de Félix Tshisekedi. Il a suffi d’une convocation à l’Agence nationale de renseignements (ANR) pour que le conseiller privé du président perde son aura.
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