Accords de Washington et Position de Paul Kagame

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Accords de Washington et Position de Paul Kagame
Accords de Washington et Position de Paul Kagame

Africa-Press – Congo Kinshasa. Contexte sécuritaire, enjeux politiques du moment, possible candidature en 2028… Martin Fayulu s’exprime au sujet de l’actualité en RDC.

Martin Fayulu, opposant et fondateur du parti Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDE), était récemment de passage à Berlin en Allemagne. La Deutsche Welle en a profité pour évoquer avec lui la situation politique et sécuritaire de la République Démocratique du Congo.

Interview de la DW avec Martin Fayulu.

DW: Martin Fayulu, vous êtes à la tête du parti « L’engagement pour la citoyenneté et le développement » et vous êtes ici à Berlin.On a l’occasion de parler. Enchanté que vous soyez là.
Martin Fayulu: Merci beaucoup.

Il existe désormais un cadre régional d’intégration économique entre la RDC et le Rwanda. Le document a été signé le 7 novembre à Washington sous le parrainage des Etats-Unis. Cette initiative est censée ramener une paix durable avec le pays voisin, le Rwanda. Que pensez-vous des négociations en cours?

Ecoutez, le cadre régional entre le Congo, le Rwanda et le Burundi existait depuis. Nous avons ce qu’on appelle la CPGL, la communauté économique des pays des Grands Lacs.

Ça a été créé depuis les années 70-75 si je ne me trompe pas. Ce que Monsieur Kagame est en train de faire et de forcer et de vouloir imposer au Congo et à tout le monde, c’est de l’échappatoire.

Monsieur Kagamé a autre chose dans sa tête, ce qu’il est en train de signer ou va signer à Washington, cela ne va pas changer sa position. Sa position est claire, il veut une portion du Congo, il veut les richesses du Congo.

Pour moi, les vrais problèmes, c’est que les Congolais eux-mêmes doivent se regarder en face, dire quelles sont les causes profondes de la crise congolaise. Les causes externes, les causes internes. Dans les causes externes, il y a Monsieur Kagame. Dans les causes internes, il y a l’illégitimité du pouvoir que nous avons au Congo.

Donc, nous devons regarder toutes ces choses-là pour nous dire, réunissons nous, mettons-nous d’accord, un dialogue national inclusif entre tous les enfants du Congo.Et puis après, nous allons régler les problèmes avec l’extérieur.

La situation sécuritaire dans l’est de la RDC est très grave. La crise humanitaire s’accroît. Qu’attendez-vous du gouvernement de la RDC?

Le gouvernement est incapable aujourd’hui de résoudre cette crise humanitaire. Ce que nous attendons, c’est que les enfants du Congo doivent se convenir que nous avons besoin de la cohésion nationale.

Nous avons besoin de l’intégrité territoriale du Congo. Nous avons besoin de la souveraineté du Congo. Mais avec les richesses dont regorgent notre sol et notre sous sol, nous pouvons nous en sortir.

Il faut qu’on se mette autour d’une table et se donner des objectifs précis pour affronter l’avenir, affronter la pauvreté, affronter la crise humanitaire, affronter la guerre que le Rwanda et l’Ouganda nous imposent.

Très récemment, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité et vice-Premier ministre de la RDC, Jacquemain Shabani, a annoncé fin octobre la suspension de douze partis politiques rassemblés par Kabila, dont le mouvement « Sauvons la RDC » et le gouvernement leur reproche, entre autres, la violation des principes de consolidation de l’unité nationale. Quelle est votre réaction?

Moi, je suis pour la liberté d’expression. Je suis pour un Etat de droit. Ça ne revient pas au ministre de l’Intérieur de faire ce qu’il a fait.

Je crois qu’il n’a pas raison. Il a cité les articles de la Constitution qui ne sont pas applicables dans ce qu’il a fait, et je crois qu’il faut laisser les gens agir librement. La vérité triomphera. Et j’ai parlé du camp de la patrie, le camp de la patrie normalement, tout citoyen congolais, et c’est un devoir qui est inscrit dans l’article 63 de notre Constitution, qui dit ceci « tout Congolais a le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité en cas de menaces ou d’attaques extérieures ». Donc, si un Congolais va se livrer dans des actions maléfiques déstabilisatrice contre le Congo, il doit le payer.

Mais ce n’est pas prendre de mesures qui sont anticonstitutionnels. Ça je n’approuve pas.

Est-ce que vous allez vous présenter pour les élections de 2028?

Ça, il faut poser la question au peuple congolais. Jusqu’à présent, le peuple congolais m’appelle le président élu, le commandant du peuple, le soldat du peuple et le peuple continue à me faire confiance, je ne peux pas décevoir ce peuple-là.

Vous seriez prêt?

Je suis prêt. Je suis prêt pour diriger le pays. Je me considère comme le président élu de la RDC.

J’ai été élu, vous le savez, 62,11 %. J’ai été élu et Kabila a décidé autrement. Mais je ne pense pas à tout ça. J’ai, comme je dis, j’ai pardonné à tout le monde et le peuple est là et je continue à me battre pour ce peuple.

Martin Fayulu… Merci beaucoup pour cet entretien et pour votre temps.

C’est moi qui vous remercie.

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