Grève des enseignants à Goma contre retenue illégale

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Grève des enseignants à Goma contre retenue illégale
Grève des enseignants à Goma contre retenue illégale

Africa-Press – Congo Kinshasa. Les enseignants du secondaire de certaines écoles publiques de l’État à Goma ont déclenché, ce mercredi 19 novembre 2025, un mouvement de grève pour protester contre une retenue de 17 % prélevée sur leurs primes. Selon plusieurs témoignages concordants recueillis sur place, cette ponction est opérée « à la source », sur instruction d’un comité provincial de l’éducation présenté piloté par la conseillère du gouverneur en charge de l’Éducation, dans l’administration parallèle installée par la rébellion du M23-AFC.

D’après un enseignant interrogé sous anonymat, « le montant est retenu, avant même la paie, par les chefs d’établissement, conformément à un arrêté du gouverneur. Cette mesure est appliquée depuis la rentrée scolaire ».

Il explique que cette amputation salariale fragilise directement les conditions de vie des enseignants et l’encadrement des élèves.

« Avec ce qui nous reste, il devient difficile de joindre les deux bouts. Même quand l’État ne recouvre pas la totalité de notre enveloppe, les 17 % sont prélevés d’avance. C’est insoutenable », déplore-t-il.

Face à cette pression financière, les enseignants disent avoir épuisé les voies administratives. Ils affirment avoir écrit au gouverneur du M23-AFC, ainsi qu’aux responsables provinciaux impliqués dans l’éducation, mais sans obtenir de réponse.

« Nous avons lancé une grève froide », explique l’un d’eux, « et depuis ce mercredi, nous avons décidé de déposer la craie jusqu’à ce que nos revendications soient rencontrées », indique-t-il.

Les premières écoles concernées sont toutes des établissements publics du Réseau officiel. C’est entre autres l’Institut de Goma, Institut Mikeno, Institut Mont Goma et Institut Virunga Quartier, où la grève a débuté. Les enseignants préviennent que si aucune solution n’est trouvée, le mouvement pourrait s’étendre « dans les prochains jours » à d’autres réseaux, déjà « intimidés », selon une source interne.

Les grévistes réclament l’annulation pure et simple de cette retenue, qu’ils qualifient de « vol organisé au profit de quelques individus ». Ils rappellent que les bureaux gestionnaires, souvent invoqués pour justifier ces prélèvements, « sont déjà budgétisés et payés par Kinshasa ».

Dans l’immédiat, les enseignants appellent les autorités éducatives, les partenaires du secteur et les organisations de défense des droits humains à intervenir d’urgence.

« La vie est dure. Il ne faut pas l’endurcir davantage », plaide un enseignant. Avabt d’ajouter: « Nous demandons aux institutions d’écouter notre cri et de protéger notre métier. Nous formons l’élite de demain: nous méritons un traitement digne. »

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