Africa-Press – Congo Kinshasa. Le Collectif de Victimes de l’Agression Rwandaise (CVAR-ONGDH) a organisé, ce samedi 29 novembre 2025, à Kinshasa, à l’esplanade du Palais du Peuple, une messe de requiem en hommage aux milliers de Congolais tués dans le contexte de l’agression rwandaise dans l’Est de la RDC. La cérémonie, présidée en présence des autorités nationales et des partenaires des droits humains, a été marquée par un appel renouvelé à la justice, à la reconnaissance internationale des crimes commis et à la dignité des survivants.
Dans son allocution, le président du Conseil d’administration du CVAR-ONGDH, Innocent Rugero, a rappelé que cette messe intervient alors que « des milliers de morts et des millions de déplacés continuent de témoigner du coût humain des guerres imposées à nos populations depuis plus de trois décennies ». Il a évoqué la succession de mouvements armés qui ont ravagé la région, soulignant que les rebelles du M23-AFC, soutenus par l’Armée rwandaise, prolongent aujourd’hui encore ce cycle de violence.
S’inscrivant dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, cette cérémonie a servi de tribune pour dénoncer les violences infligées aux femmes, aux enfants et aux communautés meurtries.
« La dignité humaine ne peut être bafouée sans que nous nous levions pour dire non », a déclaré Innocent Rugero, citant Nelson Mandela pour rappeler que la liberté reste incomplète tant que les femmes demeurent victimes d’oppression.
Le CVAR a également profité de cette occasion pour sensibiliser sur le concept de GENOCOST, terme forgé par les victimes pour désigner le génocide résultant de la guerre d’agression et d’occupation ayant décimé des populations entières dans l’Est du Congo. Selon l’organisation, la reconnaissance internationale de ces crimes est « un impératif de justice et de dignité », appelant les institutions globales à condamner et à réparer ces atrocités.
L’une des principales recommandations formulées concerne la création d’un Tribunal spécial pour le Congo, mécanisme que le collectif estime indispensable pour juger les auteurs des massacres, des déplacements forcés, des violences sexuelles et des destructions massives.
« La justice est le premier pilier de la paix durable », a rappelé Innocent Rugero en citant Kofi Annan, insistant sur la nécessité de briser l’impunité et de rendre aux victimes une justice tangible.
La cérémonie a été ponctuée d’appels à la paix, à la vérité et à la mémoire collective. Le responsable du CVAR-ONGDH a réaffirmé que le combat des victimes n’est pas alimenté par la vengeance, mais par la quête de justice et d’espoir.
« Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien », a-t-il conclu, exhortant chacun à poursuivre la défense des droits humains et la construction d’un avenir libéré de la violence.





