Africa-Press – Congo Kinshasa. Les processus de Washington (dont l’accord signé en juin dernier sera entériné bientôt par les chefs d’État congolais et rwandais) et de Doha (en cours entre Kinshasa et l’AFC/M23), ne suffisent pas à résoudre la crise dans l’est de la RDC. Pour une « paix complète et durable », tranche le président du CNSA Joseph Olenghankoy, il est impératif d’organiser un dialogue national inclusif.
D’après le dirigeant de l’institution d’appui à la démocratie, ce cadre d’échanges, soutenu et facilité par l’Union africaine, vaut mieux que tout arrangement venu ou imposé de l’extérieur. De plus, a-t-il maintenu, c’est dans cet espace commun que les Congolais pourront pratiquer l’unité, réfléchir à leur destin et définir la place de leur pays dans le concert des nations.
La crise étant multidimensionnelle, le leader du parti FONUS estime que les Congolais doivent devenir acteurs de leur propre paix. Ils ne doivent pas dépendre des interventions étrangères, pense-t-il, qui ne ressentent pas directement les souffrances quotidiennes liées à ce conflit. « […] Nous devons tous comprendre que la paix doit d’abord s’incarner dans les cœurs des Congolais eux-mêmes, devenus acteurs d’une paix interne et non venue d’interventions extérieures non concernées par le vécu quotidien des populations, les Congolais étant les seuls à sentir dans leur chair la nécessité de l’entente sur l’ensemble des questions constituant la réalité multidimensionnelle de la crise qu’ils subissent », a-t-il interpellé.
Toutefois, l’ex-candidat à la présidentielle de 2006 convie le peuple à s’approprier les processus de Washington et Doha afin de soutenir les efforts de paix. Mais pour faciliter cette intériorisation par les citoyens, il encourage les autorités congolaises à dévoiler le contenu des accords de manière transparente et complète que possible sur leurs enjeux. « C’est cette conscience ainsi renouvelée qui constituera le socle d’une paix durable, garantie solide pour l’avenir.
La République démocratique du Congo sera exemptée de guerres si nuisibles à
la vie de son peuple et au développement de la société », s’est-il prononcé.
L’unité nationale en danger
Alors que la RDC aspire à une paix durable, le prolongement de la guerre continue de semer mort, souffrance et misère, interpellant la conscience des dirigeants et des citoyens. « Chacun doit comprendre que la prolongation de la guerre ne peut qu’amplifier cette situation et que rien ne devrait justifier la volonté de continuer à ainsi faire souffrir la paisible population », souligne le chef du CNSA.
Outré, le vieux routier alerte sur un danger plus insidieux, celui de l’érosion progressive de l’unité nationale. « Certains comportements, propos, actions et omissions semblent affaiblir cette résistance populaire et, peut-être, pousser le peuple à la défiance dans les capacités institutionnelles de notre État », avertit-il. Il rappelle que l’étendue du territoire et le volume de la population sont des atouts, et non des obstacles. « L’État, à travers toutes ses institutions, devrait prendre en charge et gérer ses dimensions morphologiques, démographiques et géographiques qui font l’identité intrinsèque et la personnalité nationale de la RDC ».
Pour consolider l’unité nationale et dissiper tout sentiment d’abandon, Joseph Olenghankoy recommande aux décideurs et institutions d’adopter des politiques publiques et des décisions intégratives couvrant l’ensemble du territoire et de la population.





